Produire et distribuer des films de grande qualité en province, à Nantes, c’était leur pari, dès 1999. Capricci affiche à son compteur de nombreux films, comme Pasolini d’Abel Ferrara, pour les plus anciens, ou Vincent doit mourir, en 2023. Même si une partie de l’équipe travaille à Paris, le siège de la petite entreprise est resté à Nantes.

Mais la success story connaît aujourd’hui des déboires. Capricci, affecté par le report de plusieurs longs-métrages, a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce, à la demande de son dirigeant Farid Lounas. Son autre société, qui édite So Film, magazine dédié au cinéma, se retrouve aussi en cessation de paiements. Tout comme la société FTL communication, chargée de la postproduction. Les trois structures sont liées financièrement les unes aux autres.

« Summercamp maintenu »

 2025 est une année noire pour Capricci et le cinéma en France, explique Farid Lounas. La baisse de fréquentation en salles de 15 % à 20 % a fragilisé particulièrement le cinéma d’auteur que nous défendons.  Le dirigeant indique qu’une dizaine de salariés sont concernés par la procédure  et pourraient être impactés dans les semaines à venir .

En attendant de tenter de redresser la barre, les différentes entreprises poursuivent leurs activités. Pour sauver le magazine, une baisse des coûts a été décidée et une recherche d’investisseurs est en cours. En revanche, Farid Lounas indique que le festival de cinéma Summercamp, organisé chaque année, en juin, à Nantes, n’est pas affecté par ces difficultés.

Pour ne rien arranger, le cofondateur de Capricci et frère de Farid Lounas, Thierry Lounas est accusé, ainsi que sa compagne, de violences sexuelles et de harcèlement. Douze femmes auraient apporté leur témoignage au média Les Jours. Une médiatisation qui a  fragilisé  la société.  Une enquête interne a conclu à l’absence de harcèlement moral et sexuel au travail », précise le dirigeant. Son frère a été mis en retrait mais  les répercussions ont été lourdes ». En janvier, le tribunal de commerce de Nantes réexaminera la situation.