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L’immigration nette au Royaume-Uni a chuté à un niveau inédit depuis 2021, reculant de près de 69 % en un an sous l’effet du durcissement des règles d’entrée. Entre restrictions renforcées sur les visas et hausse des arrivées irrégulières, le pays poursuit son virage vers une politique migratoire de plus en plus restrictive.

Publié le 27 novembre 2025 à 20h30

Au Royaume-Uni l'immigration baisse de près de 69 % sur un an © Krisztian Elek / SOPA/SIPA

Au Royaume-Uni l’immigration baisse de près de 69 % sur un an © Krisztian Elek / SOPA/SIPA

L’Office national des statistiques a annoncé ce jeudi que l’immigration nette au Royaume-Uni a enregistré une baisse d’environ 69 % sur un an, jusqu’à fin juin 2025. Cette diminution reflète les restrictions imposées sur les visas de travail et d’études, mises en place avant l’arrivée au pouvoir des travaillistes en 2024. Entre juillet 2024 et juin 2025, près de 898 000 personnes sont entrées sur le territoire britannique, tandis que 693 000 l’ont quitté, portant ainsi l’immigration nette à 204 000. Ces chiffres confirment un recul constant depuis le pic observé en 2023, principalement sous l’effet des mesures adoptées par le précédent gouvernement conservateur dirigé par Rishi Sunak, resté en fonction jusqu’en juillet 2024.

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Durant son passage à Downing Street, les règles d’installation au Royaume-Uni avaient été considérablement durcies : le regroupement familial était interdit pour les étudiants et les travailleurs étrangers du secteur de la santé, et le salaire minimum requis pour obtenir un visa de travail avait été relevé. Le gouvernement travailliste dirigé par Keir Starmer a, depuis, poursuivi dans la même voie, en augmentant les ressources financières exigées pour les visas étudiants et en relevant le niveau de qualification nécessaire pour certains emplois éligibles aux visas de travail.

Un record depuis 2021

Mary Gregory, qui supervise les statistiques démographiques au sein de l’ONS, a indiqué que « L’immigration nette est à son plus bas niveau depuis 2021 ». Les données complètes concernant l’année 2025 ne seront toutefois connues qu’en mai 2026. L’institut a par ailleurs ajusté son évaluation pour 2024 : l’immigration nette pour cette année-là s’élèverait finalement à 345 000 personnes, soit une diminution de plus de moitié par rapport au niveau enregistré en 2023. De son côté, la ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, a salué cette évolution et affirmé sa volonté de poursuivre l’effort, estimant que « le rythme et le niveau d’immigration créent une pression immense sur nos communautés locales ».

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Selon les données publiées jeudi par le ministère de l’Intérieur, 51 000 personnes sont entrées irrégulièrement au Royaume-Uni entre octobre 2024 et septembre 2025, dont 46 000 arrivées à bord de petites embarcations depuis la France. Les demandes d’asile ont progressé de 13 % pour atteindre 111 000 dossiers, et environ un tiers des demandeurs, soit 36 273 personnes, étaient logés dans des hôtels, un dispositif largement critiqué. Le gouvernement travailliste prévoit d’y mettre fin d’ici 2029 en transférant ces personnes vers des installations militaires et a annoncé un resserrement supplémentaire de sa politique d’asile.