21/11/25 – Acquisition et restauration – Chambéry, Musée des Beaux-Arts – Un de plus ! Le musée de Chambéry a préempté un tableau de Laurent Pécheux, adjugé 8 500 euros marteau dans la vente Métayer-Mermoz du 23 novembre à Nevers (ill. 1). Déjà passé sur le marché, il n’avait pas trouvé preneur chez Piasa en 2015, ni chez Aguttes en 2016 ; il faut dire que son estimation était alors beaucoup plus haute. Il rejoint, dans les collections, trois œuvres de l’artiste acquises par le musée depuis 2018 (voir les articles), en plus de celles qui furent données par le roi Victor-Emmanuel II de Savoie en 1850, lorsque Chambéry appartenait au royaume de Sardaigne.
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- 1. Laurent Pécheux (1729-1821)
L’Air ou Junon sollicite Éole d’agiter les vents contre la flotte d’Énée et exciter la tempête, 1804
Huile sur toile – 126 x 184,5 cm
Chambéry, Musée des Beaux-Arts
Photo : Métayer-Mermoz - Voir l´image dans sa page
Peinte en 1804, cette toile de grand format permet d’évoquer les dernières années de Pécheux. Elle représente l’Air, incarné par Éole, que vient trouver Junon pleine de rancœur et de colère contre Énée. Ainsi commence le récit de l’Énéide : la flotte du héros troyen approchait de l’Italie, au grand dam de la déesse qui, accompagnée de la belle Déiopée, sut convaincre le dieu des vents de provoquer une effroyable tempête.
« Aussitôt dit, de la pointe de sa lance retournée, Éole frappe le flanc creux de la montagne : les vents, rangés en bataille, s’engouffrent par la porte qui s’offre et soufflent en tourbillons sur la terre. Ils se sont abattus sur la mer, tout entière soulevée de ses abîmes par [les vents] l’Eurus et le Notus, unis à l’Africus fécond en bourrasques, tandis que d’énormes vagues déferlent vers les rivages. Aussitôt s’élèvent les cris des hommes et le grincement des cordages. Les nuages dérobent soudain le ciel et la lumière du jour aux yeux des Troyens. ».
