Démonstration de force. Tard ce jeudi 27 novembre 2025, dans le cadre de l’opération nationale « fouilles XXL », 40 cellules de la maison d’arrêt de Nice ont été arpentées de fond en comble par des gendarmes, policiers, chiens stups et surveillants pénitentiaires venus de toute la région.
Objectif : saisir et confisquer les téléphones portables ainsi que de la drogue.
Photo Alice Patalacci
Résultat : une trentaine de portables ont notamment été saisis, ainsi que 200 grammes de résine de cannabis.
« Avec l’équipe du service local de police judiciaire (SLPJ) présente, nous allons explorer les téléphones et lire les messages afin d’initier des enquêtes. Notre attention sera particulièrement portée sur les portables retrouvés dans les cellules de détenus incarcérés pour trafic de stupéfiants et pour violences conjugales, car ils peuvent servir de moyen de pression sur les victimes », explique Damien Martinelli, le procureur de la République de Nice.
Le ministre à l’écoute pour une deuxième prison ?
Présent, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, convient que ces fouilles ne sont pas la solution aux problèmes rencontrés en prison.
« J’ai bien conscience que ces objets peuvent revenir par projections ou par les parloirs mais c’est une première étape symbolique », indique-t-il.
Fanny Bouchard, la directrice de la maison d’arrêt de Nice, a insisté sur les difficultés liées aux objets projetés depuis les toits des immeubles voisins.
« Nous pourrions couvrir la prison par un filet, des caillebotis, en attendant un éventuel autre établissement », propose le garde des Sceaux.
Des gendarmes et policiers venus de toute la région ont participé à cette fouille massive. Simultanément, la même opération a été menée à la prison d’Ajaccio.
C’est l’autre sujet brûlant : la surpopulation carcérale.
A Nice, ce taux avoisine les 200 %, un des plus élevés de France. Christian Estrosi, le maire Horizons de la ville, candidat à sa réélection, a donc remis le sujet d’une deuxième prison sur la table.
« Je dois lui faire visiter des sites dans les prochaines semaines. Je pense l’avoir convaincu avec une ou deux propositions que je nourris depuis plusieurs années. Ça fait longtemps qu’on n’a pas eu un garde des Sceaux aussi averti et déterminé que Gérald Darmanin », se réjouit Christian Estrosi, qui ne cache pas son inimité pour le précédent ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti.
L’an dernier, sans avoir mené ces fouilles d’envergure, 80.000 objets interdits ont été saisis dans les cellules françaises.
Cette année, la pêche devrait être encore plus fructueuse.
Gérald Darmanin était en visite à Grasse ce jeudi 27 novembre, où il a notamment visité la maison d’arrêt, rencontré ses personnels et donné son feu vert à l’extension de l’établissement pénitentiaire, avec un objectif de 200 places supplémentaires d’ici deux ans.