Cette régularité dans l’équipe de départ traduit l’importance qu’a pris le troisième ligne de 27 ans, revenu dans le club de ses débuts en professionnel l’été dernier après trois saisons au Racing 92. L’UBB devait absolument pallier le départ de Guido Petti aux Harlequins pour continuer d’exister en touche. Woki a été immédiatement désigné capitaine de l’alignement et le pari est pour l’instant gagnant. Avec vingt ballons volés cette saison, le contre bordelais n’est devancé que par Toulon (21).

De retour à Marcoussis

Woki, essentiellement utilisé en troisième ligne aile et au leadership plus affirmé, a eu une mise en route à l’image de l’équipe, souffreteuse et irrégulière. Mais depuis deux mois, il réalise la saison espérée : très précieux en conquête aérienne, habile de ses mains, volontiers coureur près de la ligne de touche pour mettre son équipe dans l’avancée. Vendredi dernier face à Pau (33-34), il a encore parcouru 58 mètres ballon en main et inscrit son premier essai.

Il n’en est pas encore au point de détacher pour de bon l’étiquette qui lui colle aux basques, celle d’un joueur que l’on voit beaucoup dans les zones qui brillent (la touche, en bout de ligne), un peu moins dans les tâches plus obscures où les avants sont attendus pour déblayer, soutenir, faire tomber. Ses données GPS montrent d’ailleurs qu’il passe un peu trop de temps à… marcher. Mais avec 91 % de plaquages réussis, il reste globalement fiable en défense, à l’image de son 8/8 face à la Section.

« Les titres plutôt que l’argent »

C’est ainsi que cet automne, après avoir disputé la tournée en Nouvelle-Zélande avec une équipe de France remaniée (trois entrées en jeu pour grimper à 33 sélections), il a pris le chemin de Marcoussis. Woki a figuré dans le groupe de 42 joueurs pour chacun des trois matchs des Bleus. Il n’a pas été retenu dans les 23, n’a pas caché sa frustration de ne pas jouer face aux Fidji à Bordeaux, mais au moins a-t-il eu la preuve que la porte n’était pas fermée, en dépit d’une énorme concurrence.

Un signe de plus que son retour à Bordeaux était une bonne stratégie. Titulaire mais peu tranchant au Racing, il avait disparu du groupe lors du dernier Tournoi des Six-Nations qu’il avait suivi à la télé. Couplé à des raisons personnelles, cela a alimenté son désir de rentrer au bercail. « Je préférais gagner des titres que gagner de l’argent », a-t-il expliqué à Canal+. Jacky Lorenzetti, le patron du club francilien, en a bien pris note…

Pour revenir à l’UBB, qui a versé une indemnité pour racheter sa dernière année de contrat, Woki n’a pas divisé son salaire par deux, mais presque. Cela a aidé à convaincre Laurent Marti. Les repères ont vite été retrouvés, les amis aussi, dont le meilleur d’entre eux, Matthieu Jalibert. Avec le manager Yannick Bru, le contact est vite et bien passé. Une relation de confiance qui contribue à faire de Woki un joueur incontournable. Comme au bon vieux temps.

Le match