Si elle reste une nation mythique du rugby mondial, celle qui fait rêver des millions d’enfants, la Nouvelle-Zélande connaît des dernières saisons compliquées. La bande à Scott Robertson a par exemple récemment lourdement chuté en Angleterre. Moins souverains, les All Blacks connaissent une baisse de régime notable qui peut notamment s’expliquer par une génération moins brillante que ses aînés.

Mais pas que. Joueur fantasque, artiste et magicien de sport, Carlos Spencer (50 ans, 35 sélections avec les Blacks) a donné un début de réponse dans les colonnes de Rugby Journal. Désormais entraîneur au Terenure College RFC à Dublin, l’ancien ouvreur estime qu’il y existe un désamour du rugby chez les jeunes. À l’époque, les jeunes néo-zélandais jouaient dès leur plus jeune âge, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Le rugby face à une forte concurrence

Mais ce n’est pas la seule explication. King Carlos estime que le rugby est désormais concurrencé par de nombreux sports alors qu’il était encore perçu comme une religion en Aotearoa il y a une dizaine d’années : “Beaucoup de clubs avaient huit ou neuf équipes à l’époque, maintenant ils ont du mal à en faire sortir quatre. Peu d’enfants grandissent en jouant au rugby aujourd’hui, ou en voulant jouer. Il y a d’autres sports qui les intéressent davantage, comme le football américain et le basket-ball.”

Avant de poursuivre : “Vingt ou trente ans en arrière, le sport qui a connu la croissance la plus rapide était le rugby. Ce n’est plus le cas. Désormais, c’est le basket, c’est le football, le rugby est probablement à peu près le troisième sport en Nouvelle-Zélande. L’ascension de Steven Adams (centre des Houston Rockets en NBA, ndlr), c’est la grande vedette. Certaines personnes choisissent le basket plutôt que le rugby, ce qui aurait été inédit à mon époque. Il existe d’autres moyens dans le sport professionnel où ils peuvent gagner de l’argent maintenant, non ?”

Il faut vivre avec son temps. Et la Nouvelle-Zélande va devoir se renouveler si elle veut continuer à truster les sommets du rugby mondial. Mais comme le conclut Spencer : “Nous sommes une petite nation mais nous aurons toujours des joueurs de rugby naturellement doués“.

Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !