Découverte par le plus grand des hasards en 1993, l’épave de la Lune recèle de précieuses informations sur le XVIIe siècle. Gisant à 90 mètres sous la surface de l’eau, au Sud-Ouest de la pointe de Carqueiranne dans le Var, avec plus de 900 personnes, ce vaisseau du Roi Soleil fait l’objet d’un programme pluriannuel de recherches archéologiques mené par le Drassm (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, dont le siège est à Marseille) depuis 2012.
Une telle profondeur est restée longtemps inaccessible à la plongée humaine. C’est grâce au développement de la robotique que le site est étudié. « Véritable laboratoire expérimental, l’épave de la Lune s’est imposée comme le site idéal pour tester des technologies innovantes adaptées à l’archéologie sous-marine des grandes profondeurs », indique Michel L’Hour, de l’Académie de marine – et ancien directeur du Drassm – qui codirige actuellement le programme avec Olivia Hulot du Drassm.
« Une formidable capsule temporelle »
De retour d’une désastreuse expédition militaire à Djidjelli (dans l’actuelle Algérie) qui vise à établir une base maritime française afin de contrecarrer les actions des pirates barbaresques, danger permanent pour le commerce en Méditerranée, la Lune se présente devant le port de Toulon, accompagnée de deux autres vaisseaux, le Soleil et le César. Contrainte à une période de quarantaine dans les îles d’Hyères, la Lune, ancienne gloire de la marine royale du Roi Soleil, est déjà en piètre état et elle ne résiste pas à l’énorme tempête qui balaye le 6 novembre 1664 les côtes provençales. Elle coule en un instant emportant avec elle plus de 900 personnes, marins et passagers, ainsi que tout leur équipement. Il faudra attendre mai 1993, pour découvrir fortuitement ce trésor lors d’une plongée d’essai du « sous-marin de poche » Nautile de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l »exploitation de la mer).