Il est temps pour moi, à 70 ans et au terme de sept mandats d’élu dont cinq comme maire, de passer le flambeau », avance d’emblée Gilbert Gérard, maire de Moussé (Ille-et-Vilaine). Ma décision est prise et elle est irrévocable », ajoute-t-il dans un demi-sourire, faisant allusion à son départ annoncé en 2019 avant de se raviser en janvier 2020, faute de candidat au poste.
La situation est différente aujourd’hui. Ce qui me rassure pour la suite, c’est que six conseillers, sur les dix actuels, sont prêts à poursuivre leur engagement dont les trois adjoints. Le nouveau scrutin de liste pour les petites communes me semble une bonne avancée. La parité sera peut-être difficile à obtenir selon le contexte.
À Moussé, il faudra une liste paritaire de onze membres. En mars, Gilbert Gérard cédera son écharpe de maire avec le sentiment du devoir accompli. Je ne pensais pas faire autant d’années en entrant dans le conseil municipal, en 1983, à l’âge de 27 ans, confie-t-il. Mais, je peux dire que j’ai eu un grand plaisir à travailler avec les équipes successives. Je les remercie. Nous avons été en parfaite harmonie et cela a été très agréable pour moi. On a bien travaillé tout en respectant un endettement raisonné. Le maire joue un rôle moteur mais il doit être aussi à l’écoute du conseil. Ce sont des décisions collectives.
La population a triplé en trente ans
De ces trente années à la tête de la commune, l’édile retient comme point fort, la redynamisation du centre bourg. Le bourg s’est métamorphosé avec la construction d’une quarantaine de maisons en trois lotissements successifs en 2000, 2005 et 2 010 , relève-t-il.
En 1995, nous avions quinze foyers dans le bourg contre soixante-dix en 2025. Nous y avons apporté des habitants, un rajeunissement et de la vie. Entre 2000 et 2015, la population de la commune a triplé, passant de 110 à 350 habitants. Moussé compte actuellement 340 habitants. La création de la salle polyvalente en 2009 a également été un élément structurant de la vie communale, générant une recette non négligeable pour la commune.
Gilbert Gérard se veut optimiste. Même si ces dernières années, la construction n’est pas au rendez-vous, je crois en l’avenir. Il y a des cycles, des périodes plus favorables, d’autres moins. Il faudrait plus de décentralisation afin de penser davantage au monde rural. Les petites communes rurales resteront un échelon important pour la vie des administrés. Mais elles ne pourront survivre que si elles conservent leur indépendance et leur identité.