À deux doigts de toucher le jackpot. Une propriétaire terrienne dans le sud de la commune de Saint-Grégoire s’était mise d’accord avec le promoteur immobilier Marignan sur la vente de trois parcelles de 1,7 hectare situées en bordure de rocade, au lieu-dit Kerfleury, pour la somme de 1 million d’euros a appris le Télégramme – confirmant une information de Ouest-France.
Sauf que rien ne s’est passé comme prévu. Les parcelles étant situées sur une zone agricole, la Safer Bretagne a pu – sur demande de la mairie de la commune – bloquer la vente. « Le prix proposé par l‘opérateur immobilier nous est apparu disproportionné par rapport à la valeur classique de l’hectare agricole », avait indiqué Éric du Mottay, adjoint en charge de l’aménagement urbain, lors du conseil municipal du 3 avril dernier. « Ça a attiré notre attention sur la possibilité future d’utilisation de cette zone agricole ».
Droit de préemption
« On ne fait pas n’importe quoi à n’importe quel prix sur cette commune », s’était agacée la maire Laëtitia Remoissenet. « On ne peut pas laisser cette parcelle à un promoteur qui ferait n’importe quoi. Ça serait irresponsable. C’est aussi un message à faire passer ».
Ce n’est pas le Far West
À l’unanimité des élus municipaux, la commune de Saint-Grégoire a fait valoir son droit de préemption sur ces parcelles pour une valeur de… 14 558 €, ce qui correspond au tarif en vigueur pour une telle surface de foncier agricole.
Le promoteur met les choses au clair
« On n’a vraiment pas compris cette offre », confie Michael Rey, directeur général des services de la commune de Saint-Grégoire… Aménager une ville ça se réfléchit avec les différents acteurs du territoire, ce n’est pas le Far West. En tout cas, la vendeuse a été notifiée et a désormais le choix entre deux options : accepter de vendre au prix proposé par la commune ou retirer son bien de la vente.
Contacté par le Télégramme, le promoteur immobilier Marignan se défend d’avoir voulu acheter ces parcelles agricoles à un tel montant. « Pour nous, il n’y a pas de sujet », indique Sylvain Belan, directeur régional Ouest du groupe. « On avait signé une promesse de vente il y a longtemps, mais elle était caduque quand le notaire de la vendeuse a contacté la commune. C’est une regrettable erreur ». Sollicité par le Télégramme, l’office notarial en charge de ce dossier n’a pas donné suite.