Il n’a pas goûté à la liberté bien longtemps. Au lendemain de la rocambolesque évasion à la prison de Dijon (Côte-d’Or), l’un des deux détenus qui s’étaient fait la malle a pu être interpellé. L’annonce a été faite ce vendredi matin par le ministre de l’Intérieur. Sur son compte X, Laurent Nuñez a félicité la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) et la police judiciaire de Dijon, qui ont interpellé le fugitif. D’après le ministre, l’homme en cavale aurait été interpellé en Saône-et-Loire.
Selon une source policière interrogée par 20 Minutes, l’homme aurait été arrêté à Bey vers 8 heures, à la terrasse d’un café. Cette petite commune d’environ 900 habitants est située à une dizaine de kilomètres de Chalon-sur-Saône. Une centaine d’agents étaient mobilisés ce vendredi pour rechercher les deux détenus, expliquaient des sources judiciaires.
Avec des draps
Il s’agirait du détenu de 32 ans, jugé comme le moins « dangereux » des deux. Il avait été placé en détention provisoire « pour des menaces et violences habituelles aggravées sur conjointe », selon le procureur.
Leur évasion avait été constatée à 7 heures jeudi matin lors des contrôles effectués dans le quartier disciplinaire de cette petite maison d’arrêt proche du centre-ville. Deux détenus, dont un jugé « dangereux », avaient quitté leur cellule après avoir « vraisemblablement scié des barreaux » et ont « pris la fuite à l’aide de draps », selon le procureur de Dijon Olivier Caracotch. « Ils ont utilisé des lames de scie à l’ancienne, manuelles », précisait Ahmed Saih, délégué FO Justice à la prison de Dijon.
Le second détenu, un homme de 19 ans, avait été mis en examen pour « des faits de tentative d’assassinat et association de malfaiteurs », selon la même source. Cet homme a déjà été incarcéré à de « très nombreuses reprises alors qu’il était mineur ». Il est soupçonné d’avoir participé à « un règlement de comptes sur fond de narcotrafic » à Montbéliard, après avoir été recruté pour exécuter un « contrat criminel. »
La maison d’arrêt de Dijon, particulièrement vétuste, va faire l’objet de travaux de sécurisation prochainement. - Konrad K. /Sipa
Cette évasion, comme celle d’un autre détenu lors d’une sortie à Rennes, a relancé le débat sur la sécurisation des établissements pénitentiaires. Ouverte en 1853, la maison d’arrêt de Dijon est particulièrement vétuste. Cet établissement compte 311 détenus pour 180 places, soit un taux d’occupation de 173% selon le ministère de la Justice. Récemment, des lames de scie avaient été livrées par drones, dénoncent des surveillants.
Gérald Darmanin a annnoncé « dans les prochains jours » l’installation de caillebotis aux fenêtres, la couverture des cours de promenade et des dispositifs anti-drones pour cette maison d’arrêt.