Publié le
28 nov. 2025 à 12h28
C’est une implantation de supermarché qui crispe la commune de Seysses (Haute-Garonne), sud-ouest de Toulouse. Comme Actu Toulouse en a fait écho ces derniers jours, rarement l’implantation d’un supermarché Aldi aura suscité autant de débats dans une commune de l’agglo de Toulouse. Et son promoteur n’imaginait sans doute pas un tel scénario pour ce projet assez modeste à l’échelle des gros centres commerciaux qui sont sortis de terre ces dernières années dans l’agglomération. Et pourtant, en 2025, les contretemps se sont accumulés. À quelques mois des municipales, le dossier se trouve désormais au centre d’une lutte entre la mairie actuelle et son opposition. Ce mardi 25 novembre, le projet d’implantation de ce supermarché a finalement été discuté au sein de la Commission Départementale d’Aménagement Commercial (CDAC). Et une décision a été prise.
Un avis défavorable
La CDAC, saisie par la mairie de Seysses, après le dépôt du permis de construire par la société tarnaise 3CI Investissements, a donné un avis défavorable à ce projet. Un avis défavorable qui a été donné à l’unanimité par les 9 personnes réunies au sein de la commission.
Parmi ces personnes figuraient notamment le maire de la commune de Seysses, Jérôme Bouteloup, mais aussi des élus du Muretain, et du Département.
Pas un projet opportun selon la CDAC
La CDAC, sur la base du rapport d’instruction présenté par la direction départementale des territoires, a estimé que le projet « intervient dans un secteur où la croissance des grandes et moyennes surfaces doit être restreinte », qu’il « vient augmenter et aggraver le trafic aux conditions de circulation déjà difficiles sur le secteur », qu’il « ne contribue ni à la préservation, ni à la revitalisation du tissu commercial du centre-ville, qu’il pourrait à terme venir menacer ».
La CDAC a également estimé que ce projet « aurait plus de sens à venir s’installer sur un autre site proposé par la commune » et « mériterait d’être retravaillé en étroite concertation avec la commune de Seysses et le Muretain ».
Le porteur du projet peut faire appel
Suite à cet avis défavorable, le permis de construire ne peut plus être délivré. Dès lors, le porteur du projet de supermarché peut saisir la commission nationale d’aménagement commercial (CNAC) dans un délai d’un mois.
Le supermarché Aldi qu’il portait à Seysses est assez classique : il s’agit de construire un bâtiment de 1 613 m2, dont 985 m2 de surface de vente, avec un parking de 65 places. Le supermarché doit prendre place dans une zone commerciale où l’on trouve déjà un Intermarché Express, non loin de la prison de Seysses. Le projet nécessite de démolir, en bordure de la route d’Ox, un magasin Biocoop et une maison située juste à côté.
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
S’incrire
La mairie était sceptique
Ces derniers mois, le maire de Seysses s’était montré sceptique quant à l’apport de ce projet. En juillet et en novembre, il a fait voter son conseil municipal pour saisir la CDAC sur deux permis différents. La mairie considérait notamment « que cet équipement ne contribuerait ni à la préservation, ni à la revitalisation du tissu commercial du centre-ville, et pourrait menacer cette dynamique, et que le projet ne démontre pas la valorisation de filières de production locales ».
Le 13 novembre dernier, lors de la seconde saisine de la CDAC, la mairie assurait :
« Cette décision n’est pas un refus du projet, mais une demande d’avis d’une commission compétente, afin de s’assurer de son opportunité ou non pour la commune. Comme pour d’autres projets similaires qui lui sont soumis, la commune ne se positionne pas pour ou contre une marque d’enseigne, mais sur le contenu du dossier ». La mairie fait ce jour-là état de ses mêmes doutes par rapport à « un projet plus que triplée par rapport à l’enseigne actuelle (le Biocoop, NDLR), par rapport également au « besoin d’une telle superficie supplémentaire, d’une moyenne surface alimentaire sur la commune » et enfin,
son « interrogation de l’impact du projet sur la circulation ».
Lors du vote au sein de la CDAC, le maire de Seysses a donné un avis défavorable.
Les arguments du promoteur
Le promoteur estime de son côté que le projet « vient renforcer et diversifier l’offre de la zone d’activité », qu’il permet « de réutiliser des bâtiments anciens (1979-1980) par des bâtiments qui respectent tous les critères environnementaux » et « permet la création d’emplois et renforce le dynamisme et l’attractivité de la zone ». Pour lui, « la circulation routière ne sera pas perturbée ».
Il a désormais moins d’un mois pour faire appel de cette décision.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.