Le nombre de loups reste relativement stable en France en 2025. La population des loups « s’établit désormais, avec un intervalle de confiance à 95%, entre 989 et 1 187 individus, pour un effectif moyen estimé à 1 082 loups », soit une augmentation de 69 animaux sur un an, a annoncé vendredi la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AuRA), référente pour l’Etat sur le sujet.

L’immense majorité des meutes sont localisées dans l’Arc alpin – où les élevages ovins et caprins notamment sont aussi très nombreux -, même si, ces dernières années, les loups se sont aussi installés dans le Massif central et les massifs jurassien, vosgien et pyrénéen.

Cette estimation, tirée de l’étude annuelle de l’Office français de la biodiversité, « bien que légèrement supérieure à celle de 2024 (1 013 loups dénombrés), confirme la tendance à la stabilisation des effectifs constatée ces dernières années », insiste la préfecture AuRA.

En 2026, il sera plus facile de tuer des loups

Ce chiffre est scruté chaque année sur un sujet extrêmement sensible opposant défenseurs de la faune et de l’environnement et éleveurs. Ces derniers accusent l’Etat de sous-estimer le nombre de loups et réclament inlassablement une augmentation du quota d’abattage annuel autorisé, de 19% de la population estimée.

En 2026, la France va pourtant inaugurer un assouplissement de sa politique de régulation en permettant, « dans les zones les plus exposées à la prédation », aux éleveurs d’ovins et de caprins de tuer ces canidés sans son autorisation préalable, obligatoire jusqu’alors. Mais toujours uniquement en cas d’attaque de leurs troupeaux.

Cet assouplissement n’a pas apaisé la colère des éleveurs, principalement ceux des syndicats majoritaires (FNSEA et Jeunes agriculteurs). Ils protestent notamment contre le maintien du quota de 19%. Il autorisait, en 2024, les seuls agents et chasseurs assermentés, à tuer 192 loups. La nouvelle estimation fin 2025 fera monter ce nombre à 205 de ces canidés.

Une consultation lancée

Certains éleveurs font valoir une “multiplication” des attaques de loups vis-à-vis des troupeaux. Ce sur quoi la préfecture AuRA n’a pas communiqué vendredi. Dans une argumentation contraire à celle des éleveurs mais également accusatrice, six organisations de protection de la nature, dont le WWF et France Nature Environnement (FNE), avaient reproché à l’État d’autoriser, avec la simplification des conditions de tir, « l’ouverture de la chasse aux loups » et la « possibilité de destruction tous azimuts ».

A noter que l’assouplissement annoncé fin septembre deviendra effectif après une consultation nationale s’achevant le 19 décembre. Cette dernière, accessible ici, propose aux Français de donner leur avis sur la possibilité de tuer plus de loups dans certaines zones, sans autorisation préalable.