Par

Arthur Frand

Publié le

28 nov. 2025 à 13h16

« C’est une colère sourde ». Ce jeudi 27 novembre, Christian Estrosi a annoncé la création d’une nouvelle brigade anti-stups pour lutter contre le narcotrafic à Nice dans les Alpes-Maritimes. Et faire face à « l’inaction de l’État », a-t-il rappelé, une fois de plus, dans le quartier du Fenoglio, à Nice-Est, où une opération de sécurisation a été menée par la police municipale, avec « Gaida », groupement de sécurité privée. Voici ce que l’on sait sur cette nouvelle brigade.

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Cette annonce intervient dans un contexte bien particulier. La fusillade sanglante survenue aux Moulins en octobre a rappelé l’urgence de la situation à Nice. Mais les moyens manquent cruellement.

« Nous sommes seuls »

Alors qu’il vient d’officialiser sa candidature aux municipales 2026, Christian Estrosi a voulu marquer le coup ce jeudi, au pied des résidences HLM de Roquebillière, dans le quartier de Fenoglio, identifié comme l’une des plaques tournantes du trafic. La police municipale, en lien avec « Gaida », a procédé à des dizaines de contrôles avec l’effet de surprise. Plusieurs consommateurs ont été interpellés sur place.

Intervention
La police municipale de Nice a mené une opération de sécurisation et de contrôle dans le quartier de Fenoglio à Nice ce jeudi 27 novembre. (©Arthur Frand / actu Nice)

Le maire de Nice a annoncé qu’une nouvelle brigade anti-stup allait voir le jour au sein de la police municipale. Une façon de montrer que ses services tentent de rester fermes et mobilisés. Mais restent démunis face à ce fléau. Sur place, Christian Estrosi a une fois de plus regretté l’absence de soutien de l’État et donc de la police nationale.

Avez-vous vu un seul policier national venir protéger notre brigade Gaida ou nos policiers municipaux ? Nous sommes seuls. Nous faisons cette opération sans en avertir le procureur de la République ou le préfet des Alpes-Maritimes. C’est une compétence régalienne qui ne relève que de l’état. Il doit prendre la mesure de ce qu’il se passe. L’état n’assume pas sa mission pour ramener la paix civile sur certains territoires. »

Christian Estrosi
Maire de Nice

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Des policiers municipaux spécifiquement formés

Concernant cette nouvelle brigade anti-stups, le maire de Nice doit rencontrer le procureur de la République, Damien Martinelli et le préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux, le 9 décembre prochain. « Cette brigade sera sous leur contrôle. Le préfet et le procureur pourront l’utiliser autant que de besoin. Cela doit justement permettre à l’État de s’impliquer un peu plus. C’est absolument nécessaire », expose Anthony Borré, premier adjoint au maire.

Mais il n’y aura pas de moyens humains supplémentaires. « Ce sont des membres de la police municipale vont être formés sur ces pratiques de lutte contre le trafic de stupéfiants. Nous souhaitons le renfort d’un chien dédié de la brigade cynophile – que nous n’avons pas actuellement – et qui pourra apporter un vrai plus, avec des techniques d’intervention nouvelles », complète Anthony Borré.

Estrosi
Eric Zuber, directeur de « Gaida », Anthony Borré, premier adjoint au maire et Christian Estrosi, maire de Nice ce jeudi 27 novembre. (©Arthur Frand / actu Nice)Objectif : une meilleure efficacité

Cette nouvelle brigade, censée être mieux préparée, doit permettre une meilleure efficacité dans les territoires sensibles de la ville, face à des réseaux toujours mieux organisés. Elle pourra opérer en lien avec « Gaida ». Ce groupement interbailleurs (Ville de Nice, Métropole Nice Côte d’Azur, Côte d’Azur Habitat et Erilia) a été créé en 2024. Il est composé de 22 agents et déploie des forces aux Moulins. Il intervient également, depuis mars 2025, dans le quartier de Roquebillière.

En un peu plus d’un an, ce groupement a saisi plus de 16kg de stupéfiants, 14 kg de résine de cannabis et 2 kg de cocaïne. Des armes à feu et armes blanches ont également été saisies.

« Gaida » a vocation à rassurer la population des quartiers sensibles (Moulins, Bon Voyage, L’Ariane…) et gêner les trafiquants de drogues, quotidiennement, sur des créneaux différents. Mais sans présence permanente, ces derniers, très mobiles et présents sur les réseaux, reprennent aussitôt leurs positions, quelques heures plus tard.

« Je ne veux pas que certains territoires soient perdus de la République. Il faut tenir, tenir, tenir, dans un domaine qui n’est pas dans notre rôle », affirme le maire de Nice.

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