Orange a annoncé hier la fermeture immédiate de son site de Marseille, où travaillent environ 1.000 personnes, à la suite d’une « montée des tensions » dans le quartier sensible de Saint-Mauront. Décrivant des « événements répétés sur la voie publique proches de la sortie de métro National » depuis le début de la semaine, Orange a expliqué attendre « un retour à une situation apaisée dans le quartier ».

La CFDT du groupe de télécoms a affirmé, dans un communiqué, que les salariés ont été confinés, mardi, en raison d’une « bagarre entre dealers » dans la rue et a évoqué des précédents dans le quartier, notamment « une fusillade », le 23 octobre. « Le narcotrafic met les salariés en état de siège », a déploré la CFDT.

La préfète déléguée des Bouches-du-Rhône, Corinne Simon, a réfuté auprès de l’AFP, jeudi soir, cette hypothèse de « bandes rivales », tout en disant comprendre l’émotion des salariés d’Orange.

« Ce n’est absolument pas ça », a-t-elle assuré, reconnaissant que le quartier est « compliqué ». Mme Simon a ajouté que le 17 a été appelé une seule fois. La police s’est déplacée sur les lieux. « On me dit qu’il y a des coups de feu qui ont été tirés mais, en même temps, on n’a rien trouvé », a-t-elle expliqué.

Pour rassurer les salariés, les rondes et les patrouilles de police vont être accentuées, a déclaré la préfète déléguée. La CGT a demandé à la direction d’Orange de « sécuriser durablement le site ».

Le syndicat estime que ce site « emblématique » ne doit pas fermer. « Y renoncer, plutôt que le sécuriser, serait un mauvais signal envoyé aux salariés et aux habitants des quartiers populaires », conclut la CGT. Orange a expliqué que, pendant la fermeture du site de Saint-Mauront, les salariés pourront télétravailler ou se rendre sur d’autres sites du groupe.