Pascal Praud a dédié son édito du 28 novembre au numéro de « Complément d’enquête » de France 2 sur CNews.
Il a eu du mal à cacher sa jubilation. Pascal Praud est revenu, ce vendredi 28 novembre au matin dans son édito sur CNews, sur la diffusion, la veille, du numéro de Complément d’enquête dédié à la chaîne. Le journaliste s’est saisi de cette opportunité pour souligner, non sans ironie, les couacs qui ont entaché l’émission et notamment l’intervention de l’Arcom.
« Complément d’enquête : tout ça pour ça », pouvait-on lire sur le bandeau de CNews durant l’édito de Pascal Praud. C’est l’essentiel du message qu’a souhaité délivrer sur le plateau le présentateur star de la chaîne d’info du groupe Bolloré. Au cœur de son propos donc, la diffusion en deuxième partie de soirée de l’enquête contre CNews intitulée « Des infos ou désinfo ? La méthode CNews ».
D’emblée, Pascal Praud a mis en doute les affirmations de RSF qui, le 26 novembre, affirmait que la chaîne contournait ses obligations de pluralisme en reléguant les politiques de gauche la nuit pour favoriser l’extrême droite en journée. Il a souligné l’intervention de l’Arcom du jeudi 27 novembre venant contredire cette affirmation. Le régulateur de l’audiovisuel avait indiqué auprès de l’AFP : « Il n’y a pas de contournements des règles du pluralisme politique sur le mois de mars 2025 sur CNews, et s’il y en avait eu, nous les aurions identifiés et nous serions intervenus. »
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La contradiction par l’Arcom de cette étude « manifestement bidon » de RSF, qui s’appuyait d’après Pascal Praud « sur des paramètres de jugement biaisés », a mis France 2 dans l’embarras. Car, comme le précise Pascal Praud, elle était « le cœur de la démonstration de nos confrères : montrer, preuves à l’appui, pensaient-ils, que CNews enfreignait la loi. »
Comme le révélait Le Parisien en fin de journée, l’émission avait ainsi dû être remontée quelques heures avant la diffusion, « ce qui en dit long sur le sérieux journalistique, après des mois d’enquête et à deux heures de [la diffusion] on coupe des séquences, on jette à la poubelle le tournage, et les accusations font “pschit”. Tout ça pour ça », feint de s’étonner Pascal Praud.
« Je suis démasqué »
Sur le fond, le journaliste a estimé que l’enquête du magazine d’investigation porté par Tristan Waleckx était, selon lui, vide. Avec ironie, il a évoqué « des révélations fracassantes » : « J’aime beaucoup Nicolas Sarkozy, je suis démasqué. Je le confesse, j’ai trouvé inique sa mise en détention », s’amuse pascal Praud, suscitant des rires chez ses chroniqueurs.
Redevenant sérieux, Pascal Praud a ensuite accusé Complément d’enquête d’avoir versé dans la « fake news » en avançant « qu’il n’y avait pas de lien entre immigration et insécurité ». Puis, pour clore son propos, le journaliste a repris un argument très régulièrement évoqué sur le plateau de CNews : le financement de l’audiovisuel public. « Je ne sais pas combien a coûté le reportage de France 2. Cyril Hanouna avançait le chiffre de 400 000 euros, ce qui me paraît énorme. Mais ce qui est certain, c’est qu’il existe une source d’économie possible. »
Enfin, Pascal Praud a terminé sa charge en prenant à témoin ses téléspectateurs. « Est-ce que vous et moi devons financer des enquêtes mal ficelées, conduites sans rigueur, étayées par des données approximatives, voire des fake news ? »
Il y a quelques semaines, CNews a été condamnée par le Conseil d’État à une amende de 20 000 euros pour « désinformation climatique » après des propos tenus sur le plateau en 2023. En 2024, la chaîne avait été condamnée à 80 000 euros d’amende par l’Arcom pour manquement à ses obligations lors d’un débat sur l’immigration.
Le numéro de Complément d’enquête de France 2 diffusé le 27 novembre a, quoi qu’il en soit, trouvé son public puisque la chaîne a réalisé son meilleur score depuis la rentrée de septembre avec un total de près de 1,1 million de téléspectateurs.