Cette expédition à deux tiroirs revêt un double objectif : d’abord se relancer en championnat après la défaite à domicile face à Pau le week-end dernier (33-34), ensuite démarrer la campagne européenne par un succès pour entretenir l’ambition d’une phase finale à domicile jusqu’aux demies incluses. On parlerait bien de mission commando, mais « c’est un bien grand mot, on ne part pas non plus faire la guerre… », fait remarquer Christophe Laussucq, entraîneur en charge de la défense de l’UBB. Et pourtant, le champion d’Europe en titre n’en sera pas si loin…

Du lourd, ici et là-bas

Car entre le MHR, meilleure défense du championnat et qui n’encaisse que 15 points par match à domicile en moyenne, et les Bulls du monolithique manager Jake White, où évoluent plusieurs internationaux sud-africains venus s’ébrouer en Europe ce mois-ci, c’est du lourd qui s’annonce. « On sait que sur les deux matchs qui arrivent, on aura un gros combat devant, que ce soit à Montpellier ou en Afrique du Sud. Ça va taper très fort. Et le match de ce samedi est le meilleur moyen de se préparer au suivant », estime le deuxième ligne Boris Palu.

Quatre essais encaissés à Castres (victoire 26-28), 34 points dont trois essais concédés contre Pau : le rideau girondin doit resserrer ses mailles, sous peine de devoir multiplier les prouesses offensives pour envisager des succès. « Il faut qu’on retrouve de l’agressivité sur la ligne d’avantage », concède Laussucq, aussi heureux de voir sa défense se faire trouer par la Section que de venir devant les micros ce vendredi. Clermont, venu s’imposer petitement dans l’Hérault il y a trois semaines (7-9), a montré la marche à suivre. Mais Toulouse, La Rochelle et Lyon ont chacun pris plus de 30 grains sur cette pelouse.

Le froid et le chaud

Dimanche, Louis Bielle-Biarrey, Damian Penaud et le revenant Yoram Moefana, entre autres, devraient rejoindre le groupe à Montpellier en minibus. Tout ce beau monde quittera la froideur automnale pour se retrouver sous 26 degrés à Pretoria, avec une petite semaine pour s’acclimater. « Passer dix jours ensemble, ce n’est pas anodin, on ne le fait pas souvent, remarque Maxime Lucu, de retour après sa longue parenthèse internationale. Ça va nous permettre de nous resserrer, de renforcer la cohésion, de repartir sur un nouvel élan. Il faut se servir de ces deux matchs pour construire quelque chose de bien cet hiver. »

L’UBB, aujourd’hui cinquième à quatre points de la deuxième place, connaît la recette. Lors des deux dernières saisons, elle avait réussi à enclencher des longues séries de victoires à partir de fin novembre. Ces périodes d’invincibilité l’avaient placée sur orbite, direction les phases finales du Top 14 et de la Champions Cup. Cette année, elle a déjà grillé un joker à domicile. « C’est dans les moments comme celui-là qu’on voit le cœur d’une équipe, juge Boris Palu. On ne peut pas laisser filer trop de points car après, on va se retrouver à courir derrière les autres équipes. On dit que le Top 14 est un marathon, mais ce marathon-là, il se court vite ! »