Une stratégie énergétique pour des installations hors normes

Avec 20 000 km de réseaux, 6 usines parmi les plus grandes d’Europe et 2,5 milliards de litres d’eaux usées traités chaque jour, le SIAAP est un géant de l’assainissement.

Il couvre près de la moitié de ses besoins énergétiques, environ 1,1 TWh/an, grâce à la production de 80 millions de m³ de biogaz par an.

« Notre trajectoire repose sur trois leviers : réduire la consommation, produire plus de biogaz et valoriser notre énergie en interne comme à l’externe », a-t-il expliqué.

Empreinte carbone : des résultats déjà visibles

Si l’empreinte carbone du SIAAP atteint 700 000 tonnes de CO₂ équivalent en 2024, la part de l’énergie ne représente que 3 % de ce total, grâce au mix électricité et au biogaz.

« Nous agissons de manière concrète » a déclaré François-Marie DIDIER, « Nous avons intégré le critère carbone dans notre Schéma Directeur Industriel. Nous voyons déjà les résultats avec une baisse de 8 % d’émissions en quelques années, alors même que les performances sont accrues »

DERU 2 : une révolution réglementaire

Interrogé sur l’impact de la nouvelle directive européenne sur le traitement des eaux urbaines (DERU), le Président du SIAAP a rappelé qu’il s’agissait d’un moment charnière près de 35 ans après l’adoption de la DERU1 en 1991. Le secteur entre dans une nouvelle ère en matière de performance mais également d’investissement. 

Les nouvelles exigences en matière de collecte, de traitement de l’azote et du phosphore et de traitement des micropolluants vont nécessiter des investissements supplémentaires conséquents, estimés de 1 à 2 milliards supplémentaires sur les 20 prochaines années.

L’occasion également de rappeler que « le secteur de l’assainissement n’ira pas vers la neutralité énergétique seul. Il avancera avec les distributeurs de gaz pour valoriser le biogaz et avec les territoires pour valoriser la chaleur ».