EN BREF – La présidence de l’Université Grenoble-Alpes (UGA) envisagerait d’augmenter les frais d’inscription des étudiants de Grenoble Institut national polytechnique (INP-UGA). Ce que dénoncent plusieurs syndicats via une pétition en ligne, selon laquelle le projet consisterait à moduler les frais en question en fonction des revenus des parents. De quoi créer une « rupture d’égalité » et nuire à l’autonomie des jeunes, jugent les organisations syndicales.
Les frais d’inscription vont-ils augmenter pour les étudiants de Grenoble INP-UGA ? C’est en tout cas ce que redoutent fortement des organisations syndicales de l’Université Grenoble-Alpes, secondées par les élus étudiants de son Cevu et de son conseil d’administration. La CGT, la CFDT, la FSU et le SNPTES-Unsa ont ainsi mis en ligne une pétition pour dire non à cette hausse annoncée. Le 28 novembre au soir, plus de 480 signatures avaient été enregistrées.
« La présidence de Grenoble INP-UGA a récemment fait part dans différentes instances de son projet d’augmenter significativement les frais d’inscription », indique le texte de la pétition en question. Plus précisément, le projet consisterait à adapter les tarifs en fonction des revenus des parents, « avec un niveau maximal de l’ordre de 6 000 euros pour les plus hauts revenus », indiquent les syndicats.
Ecole Génie industriel de Grenoble INP-UGA. Les frais d’inscription des étudiants de l’institut polytechnique seront-ils bientôt modulés sur les revenus des parents ? DR
Objectif affiché ? Obtenir « une ressource complémentaire de 6 millions d’euros ». Une source de financement que refusent les organisations syndicales, pour qui une telle mesure irait « à l’encontre du principe de gratuité de l’enseignement supérieur ». Et de citer l’article 13 du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 : « L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État. »
Par ailleurs, les syndicats estiment que cette nouvelle logique de modulation des frais d’inscription constituerait « une rupture de l’égalité d’accès au service public » et « limiterait l’autonomie des nos étudiants et leurs choix d’avenir ». Cela reviendrait en outre à leur faire porter le poids du « désengagement de l’État […] de l’enseignement supérieur », en compensant les baisses de dotation, voire en les favorisant.
Les syndicats appellent à la mobilisation pour que la présidence retire son projet
Alors que le projet de hausse des frais d’inscription pourrait être présenté au conseil d’administration de l’UGA du mois de décembre, les syndicats appellent les étudiants et les personnels « à la plus grande mobilisation afin que la présidence retire son projet ». Et réclament le maintien des montants fixés par le barème national du ministère de l’Enseignement supérieur, soit 628 euros par an pour les écoles d’ingénierie.
Initialement entité universitaire indépendante, l’Institut polytechnique de Grenoble est entré dans le giron de l’Université Grenoble-Alpes en 2020, dans le cadre du changement d’échelle de cette dernière. Les missions de l’établissement n’ont, pour leur part, pas changé, l’INP continuant de proposer, via ses différentes écoles, des formations techniques et managériales de pointe à plus de 8 000 étudiants chaque année.
Sollicitée par Place Gre’net, l’Université Grenoble-Alpes n’a pas (encore) donné suite à notre demande de réaction.
