En janvier prochain, à la demande la Région Grand Est , qui cherche à faire des économies, la SNCF va réorganiser la carte des guichets dans les gares du Grand Est. Ce plan va entraîner l’arrêt définitif de la vente de billets TER au guichet dans 13 gares, parmi lesquelles quatre situées en Alsace (Bischwiller, Soultz-sous-Forêts, Wissembourg et Thann), et la réduction des horaires d’ouverture dans 16 autres gares, dont celles de Mulhouse – où des des militants de la CGT ont distribué des tracts sur le parvis de la gare centrale –, Sélestat et Obernai.
«Respecter ses obligations de service public et de sécurité»
Après avoir lancé une pétition exigeant un moratoire sur les fermetures de guichets annoncées, qui a recueilli plus de 7 500 signatures en six mois et suscité plusieurs manifestations locales, les syndicats de cheminots CGT des secteurs de Strasbourg, Lorraine et Reims, ont organisé ce vendredi midi un rassemblement sur le parvis du siège strasbourgeois de la Région Grand Est, autorité organisatrice du transport régional. En présence de 150 cheminots, auxquels s’étaient joints des représentants de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) du Grand Est , les responsables syndicaux CGT ont appelé la collectivité à « respecter ses obligations de service public et de sécurité » en renonçant à toute fermeture de guichet.
« La décision de la Région est purement comptable et arbitraire. D’autres vagues de fermetures de guichets doivent suivre alors que la fréquentation et les recettes du TER sont en hausse depuis le lancement du réseau express métropolitain », a déploré Maxime Kieffer, secrétaire du syndicat des cheminots CGT de Strasbourg. « Cette première vague va entraîner la suppression de dix postes, ce qui va encore fragiliser le service public du train. D’une part tous les usagers ne sont pas familiarisés avec les outils numériques et, d’autre part, les agents des guichets ne se réduisent pas au nombre de billets vendus car ils assurent aussi des missions de conseil, d’information, d’orientation et de sûreté, voire de sécurité ».
Thierry Nier, le secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots, a profité du rassemblement pour appeler les cheminots du Grand Est à poursuivre le combat contre l’ouverture à la concurrence des TER. « Il s’agit d’un dogme qui s’appuie sur le dumping social et qui nous ramène cent ans en arrière. Les investissements dans le rail doivent être supportés par l’État stratège, non par les Régions », a-t-il plaidé.