Avec 83 ans d’espérance de vie, la France reste dans la partie haute du classement international, avec près de deux ans d’espérance de vie au-dessus de la moyenne observée dans les 38 pays de l’OCDE. La mortalité évitable est également plus faible que la moyenne des pays de l’OCDE (114 décès/100 000 contre 145) et la mortalité évitable par traitement reste très inférieure (48/100 000 contre 77)
Si ces indicateurs reflètent la capacité du système à traiter efficacement les pathologies aiguës et chroniques, certains signaux fragilisent ce tableau. Le rapport pointe ainsi :
– 13 suicides/100 000 habitants, au-dessus des 11 constatés en moyenne dans l’OCDE ;
– 9,7 % des Français se déclarent en mauvaise ou très mauvaise santé (moyenne dans l’OCDE : 8 %).
Tabagisme et alcool : la France dans le groupe des pays les plus exposés
L’OCDE confirme également la persistance de comportements à risque très prononcés. La prévalence du tabagisme quotidien atteint ainsi 23,1 %, soit presque 10 points de plus que la moyenne OCDE (14,8 %). La consommation d’alcool suit la même dynamique : 10,4 litres par habitant, contre 8,5 litres en moyenne.
À l’inverse, plusieurs indicateurs se situent dans une zone plus favorable :
– 27 % seulement d’adultes insuffisamment actifs (moyenne dans l’OCDE : 30 %) ;
– obésité autodéclarée : 14 % (moyenne dans l’OCDE : 19 %) ;
– exposition aux particules fines plus faible : 9,5 μg/m³ (moyenne dans l’OCDE : 11,2 μg/m³).
Accès et qualité : un système généreux mais inégal dans sa performance
Concernant l’accès aux soins et la protection économique, la France conserve l’un des meilleurs niveaux :
– 84 % des dépenses sont prises en charge par les régimes obligatoires (moyenne dans l’OCDE : 75 %) ;
– 100 % de la population est couverte pour les services essentiels (moyenne dans l’OCDE : 98 %) ;
– besoins non satisfaits : 4,1 %, contre 3,4 % en moyenne dans l’OCDE
Mais deux points concentrent les faiblesses :
– personnes bénéficiant d’un dépistage du cancer du sein : 47 % (moyenne dans l’OCDE : 55 %) ;
– consommation d’antibiotiques en dose définie journalière : 22 janvier 000 habitants/jour, contre 16 en moyenne dans l’OCDE.
Ressources humaines : une densité officinale élevée, mais déficit dans les soins de longue durée
Le Panorama montre une France moyenne sur de nombreux indicateurs de ressources :
– 3,9 médecins/1 000 habitants (moyenne dans l’OCDE : 3,9) ;
– 8,8 infirmiers/1 000 habitants (moyenne dans l’OCDE : 9,2) ;
– 44 scanners/IRM/TEP par million (moyenne dans l’OCDE : 51).
En revanche, le pays se situe en nette difficulté pour les soins de longue durée : 2,8 travailleurs/100 personnes âgées, contre 5 en moyenne dans les pays de l’OCDE.
Les pharmaciens constituent, à l’inverse, une force structurante : 92 pharmaciens/100 000 habitants, contre 86 dans la moyenne dans les pays de l’OCDE.
Un modèle économiquement robuste, mais sous-investi en prévention
Avec 6 340 € par habitant, les dépenses françaises sont bien supérieures à la moyenne des pays de l’OCDE (5 132 €). Elles représentent 11,5 % du produit intérieur brut (PIB), contre 9,3 % en moyenne dans l’ensemble de l’organisation.
Cependant, la prévention reste le maillon faible : 2,3 % seulement des dépenses y sont consacrées (moyenne dans l’OCDE : 3,4 %).
Ainis, si la France dépense beaucoup dans les thérapeuthiques, elle investit proportionnellement moins que dans les mesures permettant de réduire la morbidité à long terme.
Usage des génériques : un retard structurel en Europe
Enfin, la part de génériques dans le marché pharmaceutique (en volume) est de 42 %, contre 56 % dans l’OCDE.
5 chiffres clés sur la France selon l’OCDE
- 83 ans d’espérance de vie (moyenne OCDE : 81,1 ans).
- 23,1 % de fumeurs quotidiens (OCDE : 14,8 %).
- 42 % de génériques en volume (OCDE : 56 %).
- 11,5 % du PIB consacré à la santé (OCDE : 9,3 %).
- 92 pharmaciens pour 100 000 habitants (OCDE : 86).
(Données issues du Panorama de la santé 2 025 – OCDE)