Par
Jérémy Nédélec
Publié le
28 nov. 2025 à 19h46
Le 15 septembre 2025, la star de l’athlétisme Armand Duplantis améliorait son record du monde, lors du concours de saut à la perche des Mondiaux de Tokyo (Japon). À quelques mètres de l’exploit, la photographe professionnelle Gaëlle Mobuchon, originaire de Lannion, saisit, lors de sa célébration, un cliché spécial : elle vient de remporter le Prix Richard-Martin, concours de photo international organisé par le journal L’Équipe.
Les coulisses d’un record et d’une photographie
Sa photo est un moment hors du temps où Duplantis, au centre du cadre, savoure, comme une icône, et le monde n’a d’yeux que pour celui qui ne cesse de mettre la barre plus haut.
On voit la jungle de photographes qui immortalisent l’instant, la foule de spectateurs qui braquent leurs téléphones en arrière-plan. Juste après la performance sportive, la photo réussit à prolonger ce moment suspendu…
« Les records de “Mondo », j’en avais déjà vécu trois ou quatre, comme à Clermont-Ferrand, en 2023. C’était une euphorie incroyable. Je me suis demandé comment réussir à retranscrire cela. Il était comme une rockstar ».
Gaëlle Mobuchon, photographe
Dans le chaos d’objectifs qui suit toujours les exploits du Suédois, Gaëlle se rend à l’évidence : ça ne sert à rien d’être trop près de lui. Ses discussions avec sa collègue et amie Solène l’aident à être créative, elle qui aime « sortir des sentiers battus ».
Alors, à Tokyo, après avoir shooté pour ses commandes, Gaëlle n’a plus d’impératifs et peut se préparer tranquillement pour l’éventuel record de Duplantis. Elle repère dans le stade sa compagne ; l’athlète a l’habitude de la rejoindre après ses prouesses, ainsi qu’une pancarte jaune où un dessin le montre sautant au-dessus de la Terre. Voilà un bon décor, mais le protagoniste y surgira-t-il… ?
Vidéos : en ce moment sur Actu« Je n’avais jamais reçu autant de messages »
Gaëlle se met « un peu plus loin » : « On a attendu un petit quart d’heure. Et deux, trois minutes avant, je me rends compte que je n’ai plus de place sur ma carte mémoire », rigole-t-elle. Le perchiste passe 6,30m, son 14e record du monde, et vient célébrer. Clac clac clac. Un peu de chance, mais surtout un regard et une réflexion.
Du genre « à la cool », Gaëlle Mobuchon ne s’attarde pas de suite sur ce qu’elle vient de capturer. C’est une fois rentrée qu’elle regarde ses prises du soir. « Celle-ci m’a provoqué quelque chose », note-t-elle.
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« Je la poste sur Instagram, mais pas comme d’habitude dans un carrousel avec plusieurs photos. Seule. Et là, je reçois plein de commentaires. Je n’avais jamais reçu autant de messages. »
Le 15 septembre 2025 à Tokyo, le perchiste Armand Duplantis franchit la barre des 6,30 m au championnat du monde d’athlétisme. ©Gaëlle Mobuchon« Je ne pensais pas gagner ce prix un jour »
Une très belle distinction, décernée par un journal qu’elle a « toujours lu », pour la photographe freelance, spécialisée dans l’athlétisme et le biathlon, qui collabore avec des agences de presse, des médias et des marques.
Ce prix, je ne pensais pas le gagner un jour. Cela me rajoute de la crédibilité.
Gaëlle Mobuchon, 29 ans, a grandi à Servel-Lannion jusqu’à ses 18 ans (son papa Dominique est co-président du club de foot de l’ASSL). Elle obtient son premier appareil photo à 22 ans, et commence vraiment à 26 ans, au gré de bonnes rencontres en Bretagne et d’accréditations sur divers évènements sportifs. Désormais basée à Rennes, la Trégorroise d’origine essaye d’y revenir quand elle peut.
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