28/11/25 – Acquisition – Amiens, Musée de Picardie – On ne peut que suivre Diderot : « Il y a de l’esprit, du mouvement et de la chaleur dans l’esquisse de la Descente de Croix » (ill. 1) que Jean-Jacques Bachelier présenta au Salon de 1761, et qui refit une apparition remarquée sur le marché parisien. Proposée mardi par Artcurial, après les grands tableaux de Guido Reni et Jean-François de Troy (voir la brève du 23/11/25), adjugés à des prix records, la Descente de croix y récolta plus modestement 10 000 € marteau [1] et fut immédiatement préemptée par le directeur du Musée de Picardie d’Amiens, dont il faut encore une fois saluer le goût et le dynamisme. Fidèle mécène des institutions françaises, la Fondation La Marck assura financièrement cet achat : il faut à nouveau répéter combien un musée qui achète bien sait attirer les dons puis les mécènes, enclenchant un cercle vertueux qui finit bel et bien par profiter à tous.



1. Jean-Jacques Bachelier (1724-1806)

Descente de croix, 1761

Huile sur toile marouflée sur panneau – 30,5 x 22,5 cm

Amiens, Musée de Picardie

Photo : Artcurial
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C’est donc un ravissant petit tableau en grisaille qui rejoint le musée qui conserve ce qui est sans doute la plus grande composition (ill. 2) de ce peintre : Les Amusements de l’enfance, immense toile de plus de trois mètres sur six qui devait être traduite en tapisserie à la manufacture des Gobelins, projet qui ne fut jamais mené à terme sous le règne de Louis XV, ce qui aboutit à son dépôt à Amiens lors de l’inauguration de ce qui portait alors le nom de « Musée Napoléon » en 1864. Trônant au-dessus de l’une des portes du Grand Salon de l’actuel « Musée de Picardie », ce chef-d’œuvre – étrillé cette fois par Diderot au même Salon de 1761 – y domine son admirable accrochage.



2. Jean-Jacques Bachelier (1724-1806)

Les Amusements de l’enfance, 1761

Huile sur toile – 320 x 640 cm

Amiens, Musée de Picardie

Photo : Marc…