C’était un havre idéal pour la retraite, un lieu qui n’aurait jamais dû faire la une avant l’incendie qui s’est déclaré mercredi 26 novembre. A une heure du centre-ville en métro, à quinze minutes de marche de la station la plus proche, l’ensemble résidentiel Wang Fuk Court, qui compte 2 000 logements, s’est transformé en quelques heures en théâtre d’une tragédie insoutenable – et d’une mobilisation citoyenne hors du commun.
«On n’avait pas vu ça depuis les manifestations de 2019», murmure Kelvin Chow, quadragénaire devenu bénévole dans la tragédie. Et effectivement, Hongkong tout entier s’est rassemblé autour de ce drame : des voisins de quartier distribuent de la nourriture aux quelques centaines d’évacués, des praticiens de médecine traditionnelle chinoise auscultent les personnes âgées, des psychologues tentent d’apaiser les adolescents. Des familles prient devant les tours noircies, discutent avec des rescapés, donnent leur sang… La mobilisation dépasse le cadre du quartier sinistré.
Face à l’afflux de solidari