Vous pensez être incollable sur le tri sélectif et pouvez dire sans hésiter dans quelle poubelle mettre chaque type de déchets ? Félicitations, et vous n’êtes pas le seul : d’après le 6e baromètre Suez-Odoxa publié vendredi 21 novembre, 89 % des Français estiment qu’il est facile de trier ses déchets. Ça, c’est le niveau facile. Mais savez-vous s’il faut ou non écraser les bouteilles en plastique avant de les jeter dans la poubelle jaune ? 20 Minutes fait le point pour que vous ne vous posiez plus la question.

Bonne nouvelle : « Aujourd’hui, il y a suffisamment d’homogénéité au niveau français pour avoir un message unique », explique Sylvain Pasquier, responsable opérationnel du pôle de responsabilité élargie des producteurs emballages et papiers de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). La consigne nationale, que l’on retrouve notamment sur la page « Que faire de mes objets et déchets » de l’Agence, est simple. « Il est conseillé de ne pas écraser ni aplatir la bouteille en plastique lors du tri », énonce l’expert.

Eviter de perturber les machines

Cependant, si vous souhaitez gagner de la place dans votre bac de tri, un geste « est autorisé mais pas demandé », détaille Sylvain Pasquier : vous pouvez aplatir votre bouteille dans le sens de la longueur. En revanche, l’écraser dans l’autre sens est « à proscrire ». « Si vous écrasez votre bouteille sur toute sa hauteur à partir du goulot pour en faire une espèce de galette ronde, elle ne va plus être détectée dans les centres de tri et être triée dans les refus, donc elle ne sera pas recyclée », explicite le spécialiste des emballages.

Pour comprendre pourquoi, il faut se pencher sur ce qui arrive à vos déchets une fois arrivés en centre de tri. « Le processus de tri est un enchaînement de machines qui a pour objectif de séparer les flux dans différentes catégories, comme le flux canettes ou le flux bouteilles », précise Juliette Beaulieu, responsable développement du recyclage chez Citeo, dont l’application Guide du tri donne exactement les mêmes consignes pour les bouteilles en plastique. Ces machines vont reconnaître les déchets et les séparer en fonction de leur matière et de leur forme. Elles distinguent notamment les objets dits volants, appelés corps plats, et les corps creux, auxquels appartiennent les bouteilles.

Or, « quand on les écrase, les machines ont du mal à les reconnaître, pose la spécialiste du recyclage. Ça ne veut pas dire que ces objets ne seront pas du tout recyclés, mais ils seront moins bien reconnus ». Les bouteilles aplaties dans le sens de la longueur ne posent en revanche aucun problème, car elles « auront toujours un petit volume et une forme » qui leur permettent d’être correctement identifiées.

Des gestes simples

Si certains centres de tri recommandent sur leur site Internet un compactage vertical des bouteilles en plastique, le mieux reste toujours de suivre la consigne nationale : les laisser intactes, ou les aplatir dans le sens de la longueur. Ces consignes contradictoires peuvent être dues à un manque d’actualisation des pages Web ou d’une mauvaise compréhension des règles, selon Sylvain Pasquier.

D’autres règles, en plus de celles sur le compactage des bouteilles, permettent d’optimiser le tri. « Il ne faut pas retirer le bouchon ni les étiquettes et ne pas laver les bouteilles », énumère Juliette Beaulieu. Et la consigne la plus importante, même si elle semble évidente : « Vous les mettez dans le bac jaune ! » Dans lequel, comme le précise Citeo sur son site, il ne faut pas ni imbriquer, ni emboîter les différents emballages.

Notre dossier Planète

Ces consignes sont valables pour toutes les bouteilles en plastique (pour le lait, l’eau, les sodas, les yaourts à boire…) – dans son Guide du tri, Citeo rappelle également de « bien séparer l’opercule en aluminium »-, mais aussi pour celles de produits cosmétiques ou ménagers. Des gestes simples qui permettent un recyclage optimal : en 2023, 55,3 % des bouteilles en plastique de boisson ont été collectées pour être recyclées en 2023, d’après les données provisoires de l’Ademe.