L’incertitude plane encore pour l’année 2025. Mais la France ne devrait pas retrouver ses niveaux de production antérieurs au Covid. En 2024, la production a chuté de 10 % à 1,36 million de véhicules fabriqués en France, c’est moins qu’en 2022 alors que le secteur était paralysé par la crise des semi-conducteurs et les perturbations logistiques.
À titre de comparaison, il faut remonter aux années 1960 pour retrouver de tels niveaux de production. À l’inverse, il y a vingt ans, l’Hexagone produisait 3,7 millions de voitures. Résultat, la part de la France dans la production automobile européenne entre 2000 et 2024 a baissé de 12 points.
En 2024, les déboires de Stellantis ont particulièrement pesé puisque 565 000 voitures et vans sont sortis des cinq usines françaises du constructeur, contre 737 000 un an plus tôt. Récemment, à l’automne 2025, le géant franco-italo-américain avait dû arrêter temporairement la production dans ses usines de Poissy, Sochaux et Mulhouse.
Renault se maintient
Les déconvenues du site de Rennes (Ille-et-Vilaine) sont à l’image de ceux du géant automobile avec moins de 67 000 véhicules sortis de l’usine en 2024 (dont 50 000 C5 Aircross et le reste en 5008) contre 77 000 en 2023 et plus de 250 000 voitures vingt ans plus tôt. Au point que le site industriel breton a perdu 10 000 salariés en vingt ans : 1 500 pointent désormais selon la CFDT.
Le lancement effectif du nouveau vaisseau amiral de la marque aux chevrons, le C5 Aircross, devrait éclairer l’horizon de l’usine de Rennes.
Renault a connu un meilleur cru 2024 avec une production en hausse de 2 % à 486 960 véhicules, y compris les utilitaires. Toyota affiche une petite hausse de production puisque la marque nippone a fabriqué 279 613 voitures en France en 2024 contre 273 788 un an avant.
Record de production pour l’usine de Toyota
Le groupe japonais a surtout affiché un nouveau record l’an passé : celui de la cinq millionième voiture produite dans son usine de Valenciennes (Nord) depuis 2001. L’unique usine française du groupe est celle qui sort le plus de véhicules dans le pays. Elle est capable de sortir 1 230 véhicules par jour contre 1 040 pour le site historique de Peugeot à Sochaux. La proximité de l’écosystème de production ainsi que la décision du constructeur « d’implanter ses usines au plus proche de ses clients pour mieux cerner leurs attentes » participent à ce succès.
L’année 2025 n’est pas encore terminée et le sort de Stellantis sera encore décisif pour la production française. Après une année 2024 catastrophique, le groupe aux 14 marques automobile espère reconquérir les clients français. « En 2025, on sera au-delà des 600 000 véhicules produits en France », prévoit le constructeur. Ces projections n’intègrent toutefois pas la mise en sommeil du site de Poissy en octobre.