Maladie des joues giflées : érythème infectieux et 5e maladie,
de quoi parle-t-on ?

Des joues rouges vives, comme après une claque, qui tranchent
sur un visage d’enfant… Le tableau est si caractéristique que le
surnom a fait florès : maladie des joues giflées.
Derrière cette expression, les médecins parlent d’érythème
infectieux
ou de mégalérythème
épidémique
, une infection virale qui circule suvent dans
les écoles, surtout entre 5 et 15 ans. Les adultes ne sont pas
totalement épargnés.

Au cœur du sujet, un virus strictement humain :
le parvovirus B19. Il entraîne le plus souvent une
forme bénigne chez l’enfant sain, mais pas chez tout le monde. Et
les autorités sanitaires ont signalé une hausse récente des cas.
Pourquoi maintenant, quels signes surveiller et quand consulter ?
La suite éclaire point par point.

Symptômes de l’érythème infectieux : des joues rouges aux
plaques en “dentelle”

Le début peut être trompeur. « Au début, les symptômes peuvent
ressembler à ceux d’un rhume banal, incluant maux de tête, malaise
général et fièvre, » détaille l’Hôpital de Montréal pour enfant.
Après un délai d’environ 7 à 10 jours, l’éruption typique se
déclare : des joues rouges, boursouflées, évoquant une marque de
gifle. Chez l’enfant, des plaques rouges peuvent aussi apparaître
sur les bras, les fesses et les cuisses.

L’éruption n’est pas forcément de tout repos. Selon le
Manuel MSD, « au cours des semaines suivantes, l’éruption
peut réapparaître temporairement après une exposition au soleil ou
à la chaleur, ou en cas de fièvre, effort ou stress émotionnel. »
Chez les adolescents et les adultes, des douleurs et gonflements
articulaires légers et intermittents sont possibles pendant
quelques mois. Enfin, certains enfants ne présentent aucun symptôme
: l’infection peut passer inaperçue.

Contagion, virus parvovirus B19 et traitement : ce que l’on
sait

Le responsable est identifié : un parvovirus B19 « strictement
humain », précise l’Assurance Maladie. En France, Santé Publique
France observait récemment « un nombre inhabituellement élevé »
d’infections à parvovirus B19 sur le territoire. Côté contagion,
elle commence une fois que les rougeurs apparaissent, et
l’incubation peut précéder de quelques jours des signes d’allure
grippale (fièvre, toux, écoulement nasal) rapportés par les
médecins.

La maladie guérit spontanément dans la majorité des cas. Le
Manuel MSD précise que « les enfants peuvent recevoir des
anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pour soulager la fièvre,
la douleur, les céphalées et la douleur articulaire, ainsi que
d’autres médicaments pour soulager les démangeaisons si elles sont
intenses, » précisent le site spécialisé. L’immunité acquise après
infection est durable, généralement à vie chez les personnes
immunocompétentes.

Pourquoi parle-t-on aussi de cinquième maladie
? L’Assurance Maladie explique qu’elle est « considérée comme la
cinquième dans la liste des infections qui provoquent fréquemment
une éruption cutanée chez l’enfant, » après la rougeole, la
scarlatine, la rubéole et le syndrome de la peau ébouillantée.

La dynamique récente a mis les autorités en alerte. L’infection
« poursuit son ascension en 2024 avec un pic qui n’a jamais été
atteint au mois de mars ». « Le nombre de cas d’infections sévères à
Parvovirus B 19 serait en augmentation », a indiqué Santé Publique
France.

Femmes enceintes, personnes fragiles :
quand consulter et quelles précautions ?

Globalement bénigne chez l’enfant, l’infection nécessite une
vigilance particulière dans certains profils. « Sauf chez certaines
personnes plus fragiles, atteintes de certaines formes d’anémie ou
immunodéprimées, ainsi que chez les femmes enceintes », précise
l’Assurance Maladie, selon Femme Actuelle. Chez la femme enceinte,
le parvovirus peut, dans de rares cas, affecter le fœtus.

Face à la hausse récente des cas, Santé Publique France
recommande la prudence : « Dans le contexte épidémique actuel, une
diminution des mouvements actifs fœtaux doit conduire à rapidement
consulter un service spécialisé ». Les femmes enceintes sont
invitées à éviter les contacts avec des cas avérés ou des cas
contacts. Chez un enfant présentant des symptômes évocateurs mais
testé négatif pour la rougeole, une infection à parvovirus B19 doit
être suspectée par le médecin.

À noter côté pratique pour les familles : l’éruption peut
démanger par épisodes, et les plaques sur le corps évoluer pendant
1 à 3 semaines. Les soins restent symptomatiques (repos,
hydratation, antipyrétiques si fièvre, AINS si douleurs après avis
médical). L’objectif est d’améliorer le confort en attendant la
disparition des symptômes cutanés et articulaires.

Repères utiles si vous hésitez à consulter :

  • Joues rouges persistantes associées à fièvre, état grippal ou
    toux chez l’enfant.
  • Grossesse : tout contact avec un cas avéré ou cas contact, et
    « une diminution des mouvements actifs fœtaux » doit motiver une
    consultation rapide.
  • Terrain fragile (anémie chronique, personnes
    immunodéprimées) ou symptômes inhabituels.

Dernier point de contexte, qui explique l’attention actuelle :
les cas en France et au Royaume-Uni ont augmenté ces derniers mois,
avec un signal partagé par les urgentistes et réanimateurs. Ce
retour sur le devant de la scène n’en change pas la nature : une
infection virale de l’enfant le plus souvent
bénigne, très identifiable par ses « joues giflées », et des
précautions renforcées pour les femmes enceintes
et les personnes fragiles.