L’Ukraine a revendiqué ce samedi 29 novembre l’attaque de deux pétroliers en mer Noire, disant avoir frappé avec des drones navals des navires de la «flotte fantôme russe» utilisée par Moscou pour contourner les sanctions occidentales.

Une source au sein des services de sécurité ukrainiens (SBU) a affirmé que ces pétroliers, le Kairo et le Virat, avaient été frappés par des drones «Sea Baby» lors d’une opération conjointe entre le SBU et la marine ukrainienne. Selon cette source, ils étaient vides au moment de l’attaque et «se rendaient au port russe de Novorossiïsk» pour être réalimentés en hydrocarbures.

Le Virat naviguait au large des côtes turques en mer Noire lorsqu’il a été attaqué par un drone naval, a annoncé le ministère turc des Transports ce samedi matin.

Le pétrolier, battant pavillon gambien, «a subi des dommages mineurs sur son flanc tribord, au-dessus de la ligne de flottaison», a précisé le ministère, soulignant qu’«aucun incendie ne s’est déclaré à bord et que l’équipage est sain et sauf». «Les équipes de secours maintiennent une distance de sécurité avec le navire, faute d’appels d’urgence», ajoute le ministère.

Le Kairos, un deuxième pétrolier battant lui aussi pavillon gambien, en route pour la Russie, avait pris feu vendredi soir à 28 milles (52 km environ) des côtes turques à la suite d’une explosion, selon les autorités turques. Vingt-cinq membres d’équipage de ce navire ont été évacués sains et saufs, a déclaré samedi le ministre turc des Transports, Adbulkadir Uraloglu.

Les deux pétroliers font l’objet de sanctions occidentales en raison de leur transport de pétrole depuis les ports russes, malgré l’embargo décrété après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

Dns le même temps, un important terminal pétrolier près du port de Novorossiïsk, dans le sud de la Russie, a interrompu ses activités tôt ce samedi après qu’une attaque de drone naval a endommagé l’un de ses trois points d’amarrage, a fait savoir son exploitant.

Le Caspian Pipeline Consortium (CPC), propriétaire du terminal et qui gère environ 1 % de l’approvisionnement mondial en pétrole, a mentionné «des dommages importants» à la suite d’une «attaque terroriste ciblée par des bateaux sans pilote», sans préciser l’origine de l’engin. «Les opérations de chargement et autres ont été arrêtées et les pétroliers ont été détournés en dehors des eaux du CPC. Aucun membre du personnel ou sous-traitant du CPC n’a été blessé», ajoute le CPC, en affirmant que les opérations reprendraient «une fois que les menaces des drones seront levées».

L’oléoduc CPC achemine, sur plus de 1 500 kilomètres, environ 80 % des exportations de pétrole brut du Kazakhstan jusqu’au terminal situé près du port de Novorossiisk, sur les bords de la mer Noire.

L’Ukraine n’a pas fait de commentaire pour le moment concernant l’attaque du terminal pétrolier.

Mise à jour à 13 h 36 avec l’ajout de la revendication par l’Ukraine de l’attaque des deux pétroliers.