Dans un pot de fleurs
Alors qu’ils travaillaient à l’entretien de la végétation, dans ce secteur des Ponts-Couverts, les professionnels sont tombés sur le pistolet automatique en état de fonctionnement, dans un pot de fleurs. « Ils ont bien agi, salue Sylvain André. Immédiatement, ils ont sécurisé le lieu et appelé les forces de l’ordre pour qu’on puisse procéder aux premières investigations. »
L’enquête, confiée au service interdépartemental de la police judiciaire de Strasbourg, a rapidement permis d’établir que l’arme avait été volée en 2022, dans le Haut-Rhin, au domicile d’un particulier qui pratiquait le tir sportif.
Les investigations s’annoncent compliquées
« Depuis combien de temps était-elle là ? Qui l’a mise ? Pourquoi ? On va essayer de répondre à toutes ces questions dans les jours ou les semaines qui viennent », assure Emmanuel Georg, secrétaire départemental du syndicat de police Un1té 67.
Les investigations s’annoncent compliquées. Les autorités ont saisi les images des caméras de vidéosurveillance de l’Eurométropole de Strasbourg. « Il faut vérifier si on voit quelqu’un s’approcher du buisson » dans les jours précédant la découverte. Sachant que les images ne sont généralement conservées que « 96 heures », précise Emmanuel Georg.
Tests ADN et analyses balistiques
Des analyses de police technique et scientifique doivent être effectuées, en parallèle. « Avec la pluie et les intempéries, l’ADN disparaît vite, relève le secrétaire d’Un1té 67. Si on a du bol, on va peut-être trouver une trace sur une cartouche. » Il croit davantage aux « tests balistiques » pour « essayer de savoir si elle a servi sur un braquage, un meurtre… et retracer son histoire depuis 2022 ».
Cette découverte n’est évidemment pas sans rappeler le revolver d’ordonnance, lui aussi rouillé, qu’avait utilisé Cherif Chekatt pour tuer cinq personnes le soir du 11 décembre 2018, au centre de Strasbourg. La police, elle, ne fait pas de raccourci. « Ce n’est pas la première fois qu’on trouve une arme dans un buisson. Pour l’instant, c’est une découverte comme on en a fait des dizaines », évacue Emmanuel Georg.
« Il ne faudrait pas que cette découverte remette en cause la sécurité du marché de Noël »
Pendant les festivités, la presqu’île du quartier de la Petite-France où a été trouvé le pistolet accueille le village de l’avent, un espace dédié au jeune public. « Évidemment, si un enfant tombe dessus, ça peut vite déraper. C’est plus ça qui nous inquiète. » Sur le risque d’attentat, « on est assez sereins », assure le responsable syndical.
« Il ne faudrait pas que cette découverte remette en cause la sécurité du marché de Noël », insiste Sylvain André. Plusieurs centaines de policiers, CRS et gendarmes mobiles sont mobilisés sur l’événement, avec le renfort des militaires de l’opération Sentinelle. « C’est une mission prioritaire dans laquelle mes collègues sont pleinement investis. Ils sont d’une grande rigueur et d’un grand professionnalisme, assure le porte-parole du syndicat Alliance. Aussi bien le côté visible avec les patrouilles et les forces déployées, que le côté invisible avec les unités prêtes à intervenir au cas où. »
Les agents de sécurité « jetés en pâture sur les réseaux sociaux »
Il regrette aussi que les agents de sécurité privée, chargés de contrôler les visiteurs entrant dans la Grande-Île, soient « jetés en pâture sur les réseaux sociaux ». Car « on ne leur demande pas de vérifier les affaires de l’ensemble des personnes qui entrent sur le marché de Noël », insiste-t-il. Une tâche qui serait aussi impossible que vaine.