Mercredi 26 novembre, Vame Mariz Wayas Verador, une employée de maison philippine, a héroïquement sauvé l’enfant dont elle avait la charge lors du dramatique incendie qui a ravagé le complexe résidentiel Wang Fuk Court, à Hong Kong, tout en refusant d’abandonner la grand-mère de l’enfant.
Un geste d’un altruisme pur. Mercredi 26 novembre, peu avant 15 heures, Vame Mariz Wayas Verador s’apprêtait à réveiller le petit garçon dont elle avait la charge pour aller se promener au parc quand elle a entendu frapper à la porte de l’appartement. En ouvrant, l’employée de maison de 39 ans a été surprise par un important panache de fumée et un voisin qui l’exhortait de vite fuir cet appartement du complexe résidentiel Wang Fuk Court, à Hong Kong.
« J’ai paniqué », se souvient Vame Mariz Wayas Verador dans les colonnes du « Sydney Morning Herald ». Mais cette survivante du terrible incendie qui a fait au moins 128 morts explique qu’elle a immédiatement pris la décision de fuir et demandé à la grand-mère de l’enfant, qui se trouvait alors dans l’appartement, de descendre en premier. Elle a ensuite attrapé le garçonnet d’à peine deux ans, l’a protégé avec une couverture et a descendu les 17 étages comme elle a pu.
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Une rapidité qui leur a sauvé la vie. « Si j’avais attendu, ne serait-ce que trois minutes, nous serions tous les trois morts aujourd’hui », réalise à présent la Philippine.
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« Tout ce que je possède a brûlé »
Bien que toute la petite famille soit sauve, la femme de 39 ans reste traumatisée par ce drame. D’autant qu’elle s’est retrouvée au beau milieu des flammes en atteignant le 15e étage du bâtiment. « À ce moment-là, j’ai dit : “Je veux m’en sortir, car mes quatre enfants m’attendent aux Philippines. Je suis une mère célibataire. Seigneur, aidez-moi !” », explique-t-elle. Dans ses bras, le petit garçon criait « tita, tita », soit « tata, tata ».
Et alors que Vame Mariz Wayas Verador n’avait qu’une envie, c’était de courir, la courageuse s’est retenue de le faire pour ne pas abandonner la grand-mère de l’enfant. « Elle souffrait, affirme-t-elle. Mais je lui disais : “Plus vite, plus vite, mamie !”» Une scène qui tourne désormais en boucles dans la tête de l’employée de maison, qui dit revoir les bâtiments s’embraser à chaque fois qu’elle ferme les yeux.
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« Je ne sais pas comment tout recommencer, souffle-t-elle. Tout ce que je possède a brûlé. Même mon passeport. »
Une autre héroïne en soins intensifs
Dans un immeuble voisin, une autre employée de maison philippine a eu un comportement héroïque. Rhodora Alcaraz a refusé de lâcher le bébé de trois mois dont elle avait la responsabilité alors que l’appartement de ses patrons était ravagé par la flamme et qu’elle n’avait aucune possibilité de s’enfuir. La presse locale explique qu’elle a fait barrage de son corps entre le feu et le nourrisson jusqu’à l’arrivée des secours, lui sauvant ainsi la vie. Mais si le petit bébé est déjà sorti de l’hôpital, Rhodora Alcaraz est, elle, toujours en soins intensifs à se battre pour sa vie.
Selon « The Standart », ce dramatique incendie a mis en lumière « la vulnérabilité des travailleuses domestiques » – elles seraient 400 000 à Hong-Kong, majoritairement originaires des Philippines et d’Indonésie. Car nombre des 4 000 résidents du complexe résidentiel Wang Fuk Court employaient des femmes d’origines indonésiennes ou philippines de façon non déclarées et cela rend plus complexe les opérations d’identification des victimes.
Le gouvernement s’est néanmoins engagé à rapatrier le corps des victimes décédées gratuitement dans leur pays d’origine (au moins 7 travailleurs philippins sont morts) et d’indemniser leur famille, ainsi qu’à prendre en charge les soins des personnes blessées.