LA TRIBUNE DIMANCHE — Les États-Unis ont transmis à la Russie une nouvelle mouture du plan de règlement du conflit après les discussions avec les Ukrainiens à Genève. Les Européens ont-ils été informés de son contenu ?
JEAN-NOËL BARROT — Les Européens n’ont ménagé aucun effort pour peser sur les discussions avec une seule obsession : la paix pour l’Ukraine et la sécurité pour l’Europe. Et notre mobilisation a payé. Dans la foulée de la présentation de leur plan de paix en 28 points, nous avons obtenu des États-Unis qu’ils concrétisent pour la première fois leur intention de contribuer aux garanties de sécurité que nous préparons depuis des mois.
Nous nous sommes par ailleurs assurés que ce qui relève de décisions européennes ne puisse en aucun cas être acté sans nous. Cela vaut pour le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, pour les actifs russes immobilisés en Europe, pour la réintégration de la Russie au G7, ou encore, et surtout, pour la sécurité européenne. Nous accueillerons dès lundi 1er décembre le président Zelensky à Paris pour faire avancer les négociations. La paix est à portée de main, si toutefois Vladimir Poutine renonce à l’espoir fou de reconstituer l’Empire soviétique en commençant par soumettre l’Ukraine. L’Ukraine appartient aux Ukrainiens et à eux seuls.