Badr Tadlaoui
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19:33 – 29 novembre 2025
Le Maroc apparaît de manière répétée dans les programmes que l’Union européenne finance pour étendre les capacités de lutte contre la cybercriminalité, les documents précisant que «l’Union européenne finance douze projets actifs consacrés à la cybercriminalité ou comportant des activités pertinentes, pour un budget total de 78 millions d’euros» selon le rapport EU-Funded Cyber Capacity Building Projects, 2025).
Le texte souligne que «la convention des Nations unies contre la cybercriminalité comporte des dispositions explicites relatives au renforcement des capacités et à l’assistance technique», établissant «des normes partagées sur les législations internes et les mécanismes de coopération internationale». Dans ce cadre, plusieurs dispositifs citent explicitement le Maroc.
Programmes où le Maroc occupe une place directe dans l’architecture opérationnelle
Le document énumère d’abord Ct inflow II, qui inclut le Maroc dans un ensemble d’États associés à un travail commun destiné à «améliorer la coopération internationale et l’échange de pratiques sur l’échange d’informations, l’analyse criminelle, les enquêtes transfrontalières et les poursuites, notamment concernant les preuves électroniques». Le Maroc figure aussi dans El Paccto 2.0, présenté comme un programme qui «met en valeur la collaboration des institutions régionales et nationales» et repose sur des approches «fondées sur les droits humains et l’égalité».
Rabat apparaît encore dans Cybereast+, conçu pour «contribuer à la prévention et à la maîtrise de la cybercriminalité et des infractions impliquant des preuves électroniques», dans un cadre fidèle «aux normes internationales relatives aux droits humains et à l’État de droit». La documentation mentionne enfin Ct just, défini comme un programme qui agit dans «la chaîne antiterroriste et pénale» tout en renforçant «la coopération judiciaire et policière (…) notamment en ce qui concerne l’échange de preuves électroniques».
Dispositifs strictement consacrés aux capacités numériques et aux preuves électroniques
Au-delà de ces projets où le Maroc apparaît directement, les auteurs décrivent plusieurs dispositifs spécialisés, dont Glacy-e, doté d’un budget de 13 334 000 €. Le texte indique que ce programme promeut «l’adoption de législations cohérentes sur la cybercriminalité, les preuves électroniques et la protection des données», tout en affermissant «les capacités des autorités policières» et en permettant aux juridictions d’«appliquer ces législations et de conduire les poursuites». Il est précisé que 1 850 policiers ont été formés, 1 500 magistrats ont bénéficié de cycles dédiés, 310 formateurs judiciaires ont été accrédités et 13 stratégies nationales de formation ont été élaborées.
Le Maroc apparaît également dans Cybersouth+, décrit comme un programme consacré à «la prévention et la maîtrise de la cybercriminalité et des infractions impliquant des preuves électroniques». Le texte mentionne encore Sirius III, qui «poursuit les activités portant sur l’accès transfrontalier aux preuves électroniques» et entretient «la coopération entre les secteurs public et privé» en vue de rendre les enquêtes «plus effectives et efficientes à l’ère numérique».
Enfin, la section consacrée à l’Afrique de l’Ouest et centrale décrit un dispositif orienté vers la fraude en ligne et la cybercriminalité, en rappelant que «les législations et politiques internes doivent s’accorder avec les normes internationales», que les autorités judiciaires doivent pouvoir «mener les enquêtes et poursuites liées à la fraude en ligne», et que la coordination entre institutions publiques, partenaires privés et structures internationales s’élargit conformément aux priorités d’Empact dans le domaine cyber.