Casque sans fil autour du cou, les yeux rivés sur le téléphone et une démarche claudicante. Lucas Chevalier a fait partie des derniers joueurs parisiens à quitter le stade Louis-II ce samedi après la défaite contre Monaco (1-0) et les mètres séparant le vestiaire visiteur du car du PSG ont permis de constater que le gardien français de 24 ans continuait de porter les stigmates du vilain tacle dont il a été victime à la 12e minute.
Sa cheville droite, violemment touchée par Lamine Camara, auteur d’un geste aussi dangereux que risqué, semblait le faire encore souffrir comme le démontraient ses quelques pas hésitants et ses appuis un peu plus forcés sur la jambe gauche restée, elle, intacte.
Voir Chevalier sans béquilles et en état de jouer pendant toute la partie relevait presque du miracle au regard de la torsion de sa cheville. « Ma carrière aurait pu prendre un autre tournant aujourd’hui, a-t-il reconnu sur BeIN Sports. J’ai eu beaucoup de chance… » L’AS Monaco, aussi, a eu beaucoup de chance dans cette affaire qui aurait certainement pu (et dû ?) déboucher sur une expulsion du milieu de terrain sénégalais, simplement sanctionné d’un carton jaune par Clément Turpin.
« Je ne sais pas s’il aurait dû prendre rouge, a estimé Maghnes Akliouche. Lamine rate un peu son pressing. On va dire que le jaune est orangé. Un carton rouge aurait été exagéré. »
Une question de point de vue mais cette décision était fortement sujette à débat. Alors que les ralentis de l’action tournaient en boucle sur les TV de la tribune de presse et pouvaient franchement laisser croire à une potentielle intervention du VAR pour demander l’expulsion de Camara, celui-ci a finalement décidé de ne pas appeler Clément Turpin et de maintenir un simple avertissement.
« Une très grave erreur »
« Pourquoi l’arbitre n’est pas allé voir les images ? Il faut poser la question à la personne qui a décidé ça, a expliqué en conférence de presse Luis Enrique Je voudrais parler beaucoup, beaucoup, beaucoup… Mais je préfère dire que Chevalier a eu beaucoup de chance, je pense que c’est suffisant. »
Le technicien espagnol n’a jamais l’habitude de commenter les décisions arbitrales et malgré la gravité de la faute évidente sur son gardien, il n’a pas souhaité aller sur le terrain de la polémique. En privé, cette séquence impressionnante, qui rappelait grandement celle vécue la saison dernière par un autre gardien, Gianluigi Donnarumma, balafré au visage par les crampons de Wilfried Singo, avait beaucoup plus de mal à passer.
Au moment de reprendre la direction de la capitale, c’est l’incompréhension qui prédominait du côté du PSG où l’on parlait d’une « très grave erreur » commise par le corps arbitral. Après avoir fait passer des images de la cheville de Chevalier à certains journalistes à la mi-temps, le club s’estimait toujours floué : il en voulait à la fois à Clément Turpin et au VAR de ne pas avoir pris ses responsabilités et de ne pas avoir adressé de carton rouge à Lamine Camara.
Si le staff a aisément reconnu que son équipe n’avait pas évolué à son véritable niveau et ne voulait pas se cacher derrière des excuses, l’absence d’expulsion reste un mystère pour beaucoup, en interne.