La loi d’orientation des mobilités (LOM) rend, notamment, obligatoire la suppression de places de stationnement pour les véhicules motorisés sur 5 mètres en amont d’un passage piéton.  Avec un grand nombre de places à supprimer pour certaines collectivités, cela soulève donc des questions à la fois techniques, d’acceptabilité sociale, financières… , souligne le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).

Pour les aménagements futurs ou les places actuelles ?

En août 2025, le député Jean-Didier Berger (Hauts-de-Seine) a demandé un éclaircissement.  Une ambiguïté demeure sur la portée exacte de cette interdiction , a-t-il pointé.  La formulation pourrait laisser penser qu’elle ne s’applique qu’aux aménagements futurs […] À l’inverse, certaines interprétations […] considèrent que cette disposition s’applique également à des emplacements de stationnement déjà existants, lesquels devraient donc être supprimés ou neutralisés. 

La réponse a été apportée le 9 septembre 2025. Cette mesure s’applique bien aux aménagements à venir, mais aussi au stationnement déjà en place.

Pour quels objectifs ?

L’objectif de sécuriser les circulations cyclistes et piétonnes, et en particulier les traversées piétonnes, en améliorant la visibilité piétonne et véhicule.

En 2019, le ministère des Transports détaillait :  Afin d’assurer la sécurité des cheminements des piétons en établissant une meilleure visibilité mutuelle entre ces derniers et les véhicules circulant sur la chaussée, aucun emplacement de stationnement ne peut être aménagé sur la chaussée cinq mètres en amont des passages piétons . Exception faite  si cet emplacement est réservé aux cycles et cycles à pédalage assisté ou aux engins de déplacement personnel .

La Ville de Nantes souligne :  Un tiers des piétons tués sont accidentés sur ces traversées, principalement en raison de la mauvaise visibilité causée par les véhicules en stationnement .

photo la sécurité des piétons est améliorée grâce à une meilleure visibilité à l’approche des passages piétons.  ©  image ville de nantes

La sécurité des piétons est améliorée grâce à une meilleure visibilité à l’approche des passages piétons. Image ville de Nantes

Est-ce que toutes les villes sont concernées ?

Oui. Et le compte à rebours est enclenché : elles doivent toutes répondre à cette obligation au 31 décembre 2026.  Cette date a été choisie par les parlementaires à l’origine de la disposition pour coïncider avec la fin des mandats municipaux , précise le ministère des Transports.

Selon un reportage de TF1, ce sont 3 325 emplacements qui seront supprimés à Amiens, soit 7 % du parc. À Nantes, la municipalité ne donne pas de chiffre précis. Elle nous indique que le travail est déjà engagé dans la métropole et  qu’il s’achèvera courant 2026  pour mettre en conformité environ  2 500 traversées piétonnes , dont 927 rien qu’à Nantes.

Et que vont devenir les espaces libérés ?

À Nantes,  les espaces dégagés par ces travaux pourront accueillir des stationnements vélo ou être végétalisés lorsque c’est faisable et avec la garantie que les piétons demeurent bien visibles , nous explique la municipalité. Ce type d’aménagement est déjà visible boulevard Dalby, boulevard Stalingrad…

photo boulevard dalby, à nantes, vient de passer en sens unique et les places de stationnement ont été repensées.  ©  photo archives presse océan-vm

Boulevard Dalby, à Nantes, vient de passer en sens unique et les places de stationnement ont été repensées. Photo archives Presse Océan-VM

Combien ça coûte ?

Sur son site internet, Nantes précise :  La collectivité consacre un budget de 5 millions d’euros aux diverses opérations de mise en conformité .