Alexandre Kominek s’est essayé au stand up il y a un peu plus de dix ans. Depuis ses premières scènes à Genève, en Suisse, où il est né, jusqu’au studio de France Inter ou la dernière saison de l’émission Lol qui rit sort sur Prime Video, l’humoriste s’est fait une réputation : provocateur, cru, jusqu’au-boutiste, mais plus profond qu’il n’y paraît. « Bâtard sensible », résume-t-il au bout du fil, « parce que j’aime bien chambrer, j’ai l’esprit moqueur mais toujours avec un œil doux ».
Bâtard sensible, comme le nom du spectacle avec lequel il s’arrête à Anthéa, à Antibes, les 3 et 4 décembre, avant le Palais Neptune à Toulon, le 29 janvier. Et l’humoriste de 36 ans a une façon bien à lui d’attiser la curiosité du public. En guise de sous-titres, sur son affiche, on peut lire « sexe », « iguane », « cuisine au beurre », « venez rire et avoir honte » et autres joyeusetés en tout genre. « L’idée de mettre plutôt des mots-clés que les gens découvriront pendant le spectacle, ça m’a plu, parce que raconter, c’était compliqué sur cinq lignes. Un ami a décrit ce spectacle très bien en disant que c’est un carnet de voyage érotico-pornographique… C’est déconseillé aux moins de 16 ans ! (…) La honte, c’est parce qu’on peut se retrouver à avoir honte de ce que je peux dire et avoir honte d’en rire. »
Se déconnecter de l’actu
Ce one man show, le comique, qui a commencé par des études de droit puis de direction artistique, avant de se rêver acteur et de finalement monter sur scène pour faire rire les autres, le tourne depuis plusieurs années. Mais ne cesse de le modifier. « Il a complètement évolué, parce qu’il était parti sur des bases de déception amoureuse, de rupture, de vie post-rupture et ça a complètement changé », résume celui qu’on a vu fouler le tapis rouge du dernier Festival de Deauville, en septembre, au bras de sa compagne, Florence Foresti. « Le titre est resté mais les sujets abordés ont complètement changé », résume Kominek. Qui ne colle, pour autant, pas à l’actualité, comme le font beaucoup de ses confrères et consœurs humoristes et chroniqueurs radio. « Ce n’est pas le but, l’actu, c’est le contraire. C’est l’occasion de se retrouver hors du temps et des critiques, de ce qui se passe à l’extérieur pour passer un moment en toute liberté ensemble, insiste-t-il, la vanne en embuscade : On dirait un peu que je parle d’un club échangiste ! »
« Pas de copinage politique »
La scène, pour celui qui intervient dans l’émission radio La Bande Originale avec Nagui, depuis 2021, c’est un sanctuaire où tout est possible. « Je n’ai aucun morceau du spectacle sur les réseaux. La scène, les gens qui viennent vous y voir, c’est comme un contrat qu’ils passent avec vous. Je ne suis pas imposé, je n’arrive pas sur l’écran au hasard. Il n’y a personne qui va venir critiquer, commenter ou insulter », poursuit celui qui s’est formé en regardant Élie Kakou, Gad Elmaleh et Dieudonné, « avant qu’il ne vrille ».
Sa ligne rouge à lui ? « Je n’ai pas une communauté dans le viseur. Je ne fréquente pas des gens qui sont antisémites ou homophobes. Si je faisais un sketch sur un Noir mais que mon meilleur ami faisait partie du Ku Klux Klan, on pourrait dire ‘‘mais il est raciste, quand même’’ ? Ma limite, c’est faire des blagues sur tout le monde et rire avec tout le monde. Et pas de copinage politique. »
Mercredi 3 décembre (complet) et jeudi 4, 20 h. Anthéa, Antibes. De 13 à 42 euros. www.anthea-antibes.fr
Jeudi 29 janvier, 20 h 30. Palais Neptune, Toulon. 35 euros. www.lecolbert.fr