Le Hezbollah a brandi vendredi « le droit de riposter » après l’assassinat par Israël de son chef militaire. Une déclaration qui risque de mettre davantage en péril le cessez-le-feu décidé en novembre 2024, et plusieurs fois rompu par l’Etat hébreu.

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Publié le 29/11/2025 16:05

Temps de lecture : 2min

Des soldats libanais observent des positions israéliennes depuis le village d'Alma el-Chaab, au sud du Liban, le 28 novembre 2025. (MARWAN NAAMANI / MAXPPP)

Des soldats libanais observent des positions israéliennes depuis le village d’Alma el-Chaab, au sud du Liban, le 28 novembre 2025. (MARWAN NAAMANI / MAXPPP)

Vendredi 28 novembre, Naïm Qassem, le secrétaire général du Hezbollah a pris la parole, six jours après l’assassinat par Israël du chef d’Etat major de l’organisation. Il a affirmé que le Hezbollah avait « le droit de riposter », tout en précisant qu’il « décidera lui-même du moment ». Un an jour pour jour après le cessez-le-feu censé mettre fin à une guerre ayant fait plus de 5 000 morts, dont plus de la moitié étaient des civils libanais, le pays est à nouveau sous haute tension. C’est dans ce contexte que le pape Léon XIV est en visite au Liban à partir de dimanche après un déplacement en Turquie.

Beaucoup de Libanais redoutent aujourd’hui un échec du cessez-le-feu car, en réalité, il ne tient pas depuis ses débuts. Un chiffre éloquent : la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) parle de plus de 10 000 violations par Israël en seulement un an. On constate ces violations quotidiennement : des bombardements à Beyrouth et surtout dans le sud du pays, où plus de 108 civils ont été tués depuis novembre 2024, des incursions terrestres et surtout l’occupation de plusieurs parties du territoire libanais tout autour de la frontière. Et ces violations s’intensifient d’autant plus que le Hezbollah refuse de rendre ses armes à l’armée libanaise. Les autorités avaient promis que son désarmement se ferait avant la fin de l’année. Les Américains ont fait pression pour que ce processus soit accéléré, jusqu’à adopter un ton plus menaçant ces dernières semaines.

Le Hezbollah refuse de céder pour plusieurs raisons. D’abord, il se dit qu’avec ou sans les armes, l’armée israélienne continuera de vouloir le voir disparaître, alors autant garder son arsenal. Ensuite, le Hezbollah souhaite garder son influence sur la scène politique libanaise et espère en échange quelque chose des autorités : la reconstruction des villages détruits par Israël, le retour des prisonniers libanais…

Franceinfo a pu s’entretenir avec l’une de ses figures historiques, l’ancien ministre Hussein el-Hajj Hassan. Quand on lui parle du risque de guerre si le Hezbollah garde ses armes, il cite Tom Barrack, l’émissaire américain au Liban : « C’est lui qui a dit, ce n’est pas moi, que la paix est une illusion. Et c’est lui qui a dit qu’il y a un conflit où l’un va vaincre et l’autre se soumettre. » En d’autres termes, la position du Hezbollah est claire : se préparer à la guerre, car elle va arriver tôt ou tard.