La droite sénatoriale a fait adopter un allégement des factures électriques compensé par une hausse pour les ménages chauffés au gaz. Une proposition accueillie favorablement par le gouvernement mais qui reste provisoire car le projet de budget doit encore être débattu jusqu’à mi-décembre.

Le Sénat a voté samedi pour diminuer les factures des ménages chauffés à l’électricité, compensées par une hausse sur les factures des chauffages au gaz, une proposition accueillie avec bienveillance par le gouvernement dans le cadre de l’examen du budget pour 2026. La droite sénatoriale, majoritaire à la chambre haute, a voulu lancer un message en vue de l’électrification des usages avec cette mesure.

Partant du principe que le prix du gaz est «très bas», le rapporteur général du budget, Jean-François Husson (Les Républicains), a proposé cette mesure dans le but «d’accompagner à la transition énergétique». Le dispositif, qui agit sur les «accises», c’est-à-dire les taxes sur l’énergie, permettrait de réduire les factures d’électricité de ménages chauffés à l’électricité à hauteur de 11 à 45 euros par an selon les consommations.


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«Beaucoup de sens»

En contrepartie, la facture annuelle des ménages qui se chauffent au gaz pourrait augmenter de 12 à 80 euros par an (de 1 à 7 euros par mois), selon la commission des Finances du Sénat. La mesure serait sans impact sur les finances publiques, selon la même source. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a reconnu que la proposition des sénateurs avait «beaucoup de sens»: il y a «une volonté de favoriser la consommation d’électricité qui est à la fois décarbonée et souveraine, au détriment de la consommation de gaz qui est carbonée et non souveraine», a-t-il résumé.

Le ministre a rendu un avis de «sagesse», ni pour ni contre, sur cette proposition. La gauche a vivement protesté. Cette mesure «ne doit en aucun cas se faire au détriment de ceux qui se chauffent au gaz, bien plus souvent par contrainte que par choix réel», s’est inquiété le socialiste Thierry Cozic. Ce vote est loin d’être définitif, car l’examen du projet de budget va se poursuivre jusqu’à la moitié du mois de décembre, au plus tôt.