On s’attendait à un prix hors norme. Et ce fut le cas. Après une mise à prix à 500 000 euros, et une estimation entre un et deux millions d’euros, « Le Christ en croix » de Pierre-Paul Rubens a été finalement vendu aux enchères ce dimanche après-midi, devant une salle bondée, à la maison Osenat à Versailles (Yvelines) pour 2,3 millions d’euros et même près de 3 millions – 2 940 798 € très exactement – avec les frais. Une somme pas si surprenante quand on connaît la côte du peintre flamand issu de l’école baroque, dont les toiles s’arrachent à plusieurs millions d’euros. Le tableau « La tête de Saint Jean-Baptiste présentée à Salomé » notamment est même parti à 27 millions de dollars (soit 23,3 millions d’euros), en janvier 2023 chez Sotheby’s à New York.
« Le Christ en croix » aux enchères ce dimanche a connu un destin extraordinaire. Ce chef-d’œuvre une dimension de 105,5 sur 72,5 cm, qui date de 1613 a été découvert par le plus grand des hasards lors d’un inventaire dans un hôtel particulier parisien au moment d’une succession.
Il se trouvait dans une chambre et a tout de suite intrigué le commissaire-priseur chargé de l’état des lieux. Après un an d’expertises et de vérification qui ont fait voyager le tableau en Allemagne et en Belgique, la toile a été authentifiée comme étant réalisée par le peintre flamand lui-même et non pas par l’un de ses assistants.
« Le Christ en croix » avait disparu depuis près de quatre siècles. On ne sait pas précisément comment il est arrivé en France. Seule certitude, il a été acquis d’abord par le peintre du XIXe siècle William-Adolphe Bouguereau. Le tableau est resté dans l’hôtel particulier du VIe arrondissement où il a été découvert alors que les héritiers voulaient vendre les lieux.