Elle est la chancelière de l’Echiquier la plus impopulaire du gouvernement travailliste le moins apprécié depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Rachel Reeves était sur un siège éjectable, et les spéculations quant à son avenir politique – et par extension, celui du Premier ministre Keir Starmer – allaient bon train au cours des semaines précédant le budget. Allait-elle revenir sur un des engagements clés de la campagne, celui de ne pas augmenter les impôts sur «les travailleurs» ? Ou bien, à nouveau, tenter de couper dans les aides sociales et faire des économies dans les budgets de départements déjà exsangues ? Les marchés seraient-ils à nouveau bouleversés ? Et le ressentiment qui couve dans les rangs travaillistes finirait-il par s’embraser ?
Mais c’est finalement un vent de normalisation qui a soufflé mercredi 26 novembre sur les bancs verts de la Chambre des communes. Reeves a bien annoncé 26 milliards de livres (30 milliards d’euros) d’augmentations d’impôts, avec davantage de contributions des «gens ordinaires», mais aussi des mesures qui demandent «aux plus solides» de payer plus