Depuis que le sida existe, quand un personnage de fiction devient positif au VIH, il se dirige vers la mort. Le VIH nous fait pleurer, nous fait peur, assigne les histoires qu’il hante du côté du drame. Plus de quarante ans après l’apparition du VIH, d’autres histoires sont pourtant prêtes à être racontées. En voilà une. La nôtre.

J’ai rencontré l’homme avec qui je vis alors que j’étais au creux d’une vague : la vie m’avait dénudé, je me sentais comme à poil dans la rue, j’avais connu un échec professionnel qui me pesait et l’avion qui devait m’emmener loin de mon quotidien durant des vacances méritées avait eu l’interdiction de décoller à cause d’une tempête de neige à sa destination. Je me suis retrouvé seul et démuni chez moi à Paris, à écouter la pluie, c’était dimanche, j’ai décidé de télécharger Tinder.

Denis avec qui j’avais matché ne m’attendait pas au bon point de rendez-vous : il était devant la fontaine des Innocents quand je lui avais donné rendez-vous place du Châtelet. Le léger agacement que je ressentais s’est dissipé tout de suite quand je l’ai vu. Denis possède un visage qui ne peut que vous inspir