Ligue 1 (14e journée). RC Strasbourg – Stade Brestois : 1-2
On était bien loin de la mer. Pourtant, pendant une mi-temps, des vagues bleues ont sans cesse déferlé sur la surface de réparation brestoise, dimanche, à Strasbourg. Les Finistériens ont encaissé un but dès la 11e minute, Joaquin Panichelli a fracassé la transversale de Grégoire Coudert (28’) puis a obligé ce dernier à signer une parade magnifique (45’+ 1). À la mi-temps, beaucoup de supporters s’attendaient à voir Brest couler en Alsace. Mais tout a changé ensuite.
« Deux ou trois petits réglages » tactiques
À la mi-temps, Eric Roy n’a pas tancé ses troupes. « Je leur ai dit qu’il fallait qu’ils y croient, qu’on était capable de faire mieux et que si on restait dans le match, il pouvait se passer beaucoup de choses. » L’entraîneur a aussi fait « deux ou trois petits réglages » tactiques car le milieu strasbourgeois « avait fait des misères » aux Brestois. « On avait programmé d’aller les chercher, explique Brendan Chardonnet. Le problème, c’est qu’ils trouvaient l’appui et un soutien pour repartir en profondeur. Donc on a resserré l’axe en deuxième mi-temps. »
Plus d’intensité face à des Strasbourgeois fatigués
« Quand on est revenu du vestiaire, on a mis plus d’intensité, estime Ludovic Ajorque. On était plus présent dans les duels et avec le ballon, on a eu des bonnes phases. » Les Brestois ont récupéré beaucoup plus de ballons et ont réussi à poser leur jeu. Quand, au contraire, les Strasbourgeois flanchaient physiquement et reculaient.
« On savait qu’ils avaient joué jeudi (contre Crystal Palace en Ligue Conférence) et qu’ils pouvaient avoir un coup de moins bien sûr le premier quart d’heure de la deuxième, rappelle Hugo Magnetti. C’est ce qui s’est passé, on a poussé et ça nous a réussis. » En plein « dépassement de fonction », dixit Éric Roy, Junior Diaz a provoqué un penalty, transformé par Romain Del Castillo (1-1, 55’). Et Hugo Magnetti a marqué une reprise splendide (1-2, 82’). Pour Éric Roy, « on a vraiment pris le dessus pendant ces 25-30 minutes. C’est notre meilleur momentum depuis le début de la saison et, je pense, un match de référence pour nous. »
Des « finisseurs » au rendez-vous
Les mots comptent quand on manage des joueurs de foot. Éric Roy préfère parler de « finisseurs » plutôt que de « remplaçants ». C’était le cas, dimanche. Deux d’entre eux sont à l’origine du but décisif : le pressing de Lucas Tousart a permis à Mama Baldé de récupérer le ballon. Ce dernier a tout donné pour déborder puis centrer. Lors de sa causerie, Éric Roy avait « fait comprendre aux finisseurs que c’était peut-être eux qui feraient la différence. C’est ce qui s’est passé. »
Coudert et une défense solide
« Il restait pas mal du temps après le but d’Hugo, pointe Joris Chotard. Il fallait être costaud, on l’a été. » Solides et bien organisés, les Brestois ont contraint les Alsaciens à multiplier les centres. Tous repoussés, parfois in extremis. « Grégoire (Coudert) a fait les arrêts qu’on attendait de lui », note Éric Roy. « Quand on a souffert, on ne s’est pas affolé, on a réussi à faire corps et à être solidaires. » Assez pour endiguer les dernières vagues bleues.