Alors que les États-Unis font pression sur Kiev pour conclure un accord de paix avec Moscou, les forces russes continuent d’attaquer l’Ukraine. Et celle-ci rend les coups. Dans une série d’opérations spectaculaires conduites par des drones de surface en mer Noire, deux tankers appartenant à la flotte fantôme russe, ainsi que la base navale et le terminal pétrolier du port de Novorossiysk ont été frappés.

Les activités du terminal pétrolier du port russe de Novorossiysk, à l’Est de la mer Noire, ont été interrompues samedi 29 novembre suite à une attaque menée par des drones de surface. Cette importante infrastructure sert notamment à l’exportation du brut produit au Kazakhstan, dans la région de la Caspienne, via un oléoduc long de 1500 km. La base navale de Novorossiysk, où le gros de la flotte russe de la mer Noire s’est replié suite aux attaques répétées contre son bastion de Sébastopol, a aussi été ciblée la semaine dernière par les forces ukrainiennes. Au moins un bâtiment de débarquement de chars aurait été touché. 

De plus, vendredi 28 et samedi 29 novembre, deux tankers appartenant à la flotte fantôme employée par la Russie pour contourner les sanctions internationales sur ses exportations d’hydrocarbures, ont été frappés au large de la Turquie. Cette opération a été revendiquée par Kiev samedi 29 novembre. Des drones de surface Sea Baby ont été employés par les Ukrainiens pour attaquer ces navires, qui faisaient route vers Novorossiysk et naviguaient à vide. 

 

La position du Kairos vendredi 28 novembre. 

 

L’un de ces pétroliers est le Kairos, navire de 274 mètres de long pour 48 mètres de large affichant un port en lourd de quasiment 150.000 tonnes. Construit en 2002 et précédemment immatriculé en Gambie (ce qui ne serait plus le cas), il venait d’Égypte lorsqu’il a été frappé peu après avoir franchi le Bosphore, à moins de 30 nautiques des côtes de la Turquie. Touché à l’arrière et victime d’un important incendie, le Kairos a été rejoint par des navires de sauvetage turcs. Les 25 membres d’équipage ont été secourus et le feu maîtrisé. 

 

La position du Virat samedi 29 novembre. 

 

L’autre pétrolier visé par l’attaque et le Virat, battant également pavillon gambien, du moins officiellement. Construit en 2018, ce navire de 250 mètres de long pour 44 mètres de large et plus de 115.000 tpl avait se trouve un peu plus à l’Est mais également proche des côtes turques, puisqu’il a été frappé à environ 35 nautiques au large. Il a été apparemment visé par une nouvelle attaque de drone samedi. Ses 20 membres d’équipage seraient sains et saufs et le navire, à flot, devrait être remorqué par les Turcs vers un lieu sûr. 

Ces navires sont sous le coup de sanctions européennes et américaines. 

Par ailleurs, on a appris dimanche qu’un autre pétrolier de la flotte fantôme russe, le Mersin, était victime d’une importante voie d’eau alors qu’il se trouve au large des côtes sénégalaises. Mis en service en 2009, ce pétrolier de 183 mètres de long pour 32 mètres de large et 50.000 tonnes de port en lourd  est immatriculé au Panama. Il fréquente semble-t-il régulièrement les ports russes, dont celui de Novorossiysk. Une opération de sauvetage a été lancée par les autorités du Sénégal, aucune information n’étant encore communiquée dimanche sur les causes de la voie d’eau, qui s’est déclenchée dans la nuit du 27 au 28 novembre. Des images montrent sa poupe largement enfoncée dans l’eau. 

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