Des personnes réfugiées sur des bateaux de l’armée sri-lankaise le 30 novembre 2025 dans une rue inondée après de fortes pluies à Wellampitiya, en périphérie de Colombo, la capitale sri-lankaise.

ISHARA S. KODIKARA / AFP

Des personnes réfugiées sur des bateaux de l’armée sri-lankaise le 30 novembre 2025 dans une rue inondée après de fortes pluies à Wellampitiya, en périphérie de Colombo, la capitale sri-lankaise.

EN BREF Des inondations dévastatrices en Asie, causées par un cyclone au Sri Lanka et des tempêtes en Thaïlande, Malaisie et Indonésie, ont fait plus de 1000 morts.
Les secouristes et militaires s’activent pour aider les populations touchées mais les critiques sur la gestion politique de la catastrophe émergent.
Le président indonésien n’a pas demandé d’aide internationale ce qui lui est reproché par la population.

Un cap tristement symbolique est passé. Le passage d’un cyclone au Sri Lanka et une tempête exceptionnelle en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie ont déjà causé plus de 1000 morts et plusieurs centaines de disparus ces derniers jours, selon les derniers bilans encore provisoires établis ce lundi 1er décembre.

Secouristes et militaires de ses quatre pays s’activent pour déblayer les routes et porter assistance aux populations notamment au Sri Lanka et en Indonésie. Dans ce dernier pays, c’est la grande île de Sumatra qui a été la plus touchée après les pluies torrentielles dans la région, déjà en pleine période de mousson. Le bilan des inondations s’est encore alourdi ce lundi, passant à 502 morts et plus de 500 disparus, a annoncé l’agence de gestion des catastrophes.

« L’eau m’arrivait jusqu’au cou », témoigne auprès de l’AFP Misbahul Munir, 28 ans, habitant d’Aceh Nord, à la pointe nord de Sumatra, surpris par la montée des eaux alors qu’il était au volant de sa voiture. Et pour les habitants réfugiés dans les centres d’accueil, « les conditions sont préoccupantes. Il y a des femmes enceintes et des jeunes enfants », explique-t-il, ajoutant qu’« il n’y a plus d’électricité ».

Arrivé lundi matin dans le nord de Sumatra, le président indonésien Prabowo Subianto a annoncé que « la priorité du gouvernement était désormais d’envoyer immédiatement l’aide nécessaire ». Le chef d’État subit désormais une pression croissante pour déclarer l’état d’urgence national face à la catastrophe naturelle la plus meurtrière du pays depuis le tremblement de terre et le tsunami qui ont fait plus de 2000 morts aux Célèbes en 2018.

Catastrophe historique au Sri Lanka

Contrairement à son homologue sri-lankais, le dirigeant indonésien n’a pas lancé d’appel à l’aide internationale. Pour l’heure, seul le déploiement d’avions et hélicoptères pour les opérations de secours a été annoncé. En plus des trois navires militaires déjà dépêchés dans les zones les plus touchées, où de nombreuses routes restent impraticables, en raison de la boue et des débris.

Du côté du Sri Lanka, la pluie avait cessé dimanche sur l’ensemble du pays. Une interruption qui coïncide avec le lancement d’opération de secours de grande envergure par les autorités locales. Le gouvernement sri-lankais a utilisé des hélicoptères militaires pour secourir les personnes bloquées par les inondations et les glissements de terrain provoqués par le cyclone Ditwah. Mais l’un d’eux s’est écrasé dimanche soir au nord de Colombo.

Au moins 334 personnes ont été tuées, a déclaré dès dimanche l’agence sri-lankaise chargée des catastrophes. Plusieurs centaines d’autres personnes étaient toujours portées disparues, alors que les secouristes déblayaient les routes bloquées par des arbres déracinés et des coulées de boue. Les pertes et les dégâts sont les plus importants au Sri Lanka depuis le tsunami dévastateur de 2004.

Colère en Thaïlande

En pleine saison de la mousson dans une grande partie de l’Asie, de fortes pluies ont aussi provoqué des glissements de terrain et des crues soudaines. En raison de ces pluies torrentielles, au moins 176 personnes sont décédées dans le sud de la Thaïlande, dans l’une des inondations les plus meurtrières que le pays ait connues depuis dix ans.

Le gouvernement a mis en place des mesures d’aide, mais les critiques de la population à l’égard de la gestion de la catastrophe se multiplient, et deux responsables locaux ont déjà été suspendus pour des manquements présumés. De l’autre côté de la frontière, en Malaisie, où de fortes pluies ont également inondé de vastes étendues de terre dans l’État de Perlis, deux personnes ont trouvé la mort.