“La Grande-Bretagne a montré ses muscles de grenouille aux marins russes”, ironisait à sa manière habituelle le média pro-Kremlin Vzgliad, le 24 novembre. En cause, l’interception dans la Manche, au large des côtes britanniques, de deux navires russes par la marine britannique, accusée de provoquer délibérément des tensions en mer. Le lendemain, Kommersant, journal plus sérieux, relayait un communiqué du renseignement extérieur russe (SVR) affirmant que la guerre en Ukraine permettrait à l’économie britannique d’“éviter la faillite”.

Le SVR allait même jusqu’à accuser Londres de vouloir “saboter les efforts de paix” supposés de Donald Trump et de ressortir de vieux dossiers d’espionnage “accusant le président américain et ses proches d’être en lien avec les services secrets soviétiques et russes”.

À Londres, on dément tout en bloc. Mais, dans les médias d’État russes, l’affaire fait figure de nouvel épisode au sein d’une série plus longue. Comme le note The Guardian, les accusations contre Londres se sont multipliées ces dernières années : sabotage du gazoduc Nord Stream, implication dans l’attentat du Crocus City Hall, près de Moscou, supervision de raids ukrainiens en territoire russe et soutien sans faille à Kiev.

Vieille rivalité

Dans l’imaginaire du Kremlin, le Royaume-Uni