Par

Julien Van Caeyseele

Publié le

1 déc. 2025 à 10h56

« Vu l’impact que ce tableau a eu sur le public, à chaque fois qu’il a été présenté, je regrette qu’il n’ait pas été acheté par un musée français. » La phrase est signée de Me Jean-Pierre Osenat, commissaire-priseur à Fontainebleau (Seine-et-Marne), en marge de la vente de l’œuvre Le Christ en croix, ce dimanche 30 novembre 2025 à Versailles (Yvelines). Cette peinture de Pierre-Paul Rubens (1577-1640), portée disparue depuis 1613, a été vendue pour la somme de 2,94 millions d’euros, avec les frais, alors qu’elle était estimée entre un et deux millions d’euros. Mais qui a mis la main sur cette toile ?

La toile disparue de Rubens vendue près de 3 millions d’euros à Versailles

C’est un collectionneur londonien, grand amateur d’art contemporain et qui commence à s’intéresser à la peinture ancienne, qui a acheté le chef-d’œuvre. « C’est une triste nouvelle que cette œuvre quitte la France, poursuit Jean-Pierre Osenat. Mais on ne peut pas faire grand-chose, vu la conjoncture dans notre pays. Quand on veut faire peur aux gens… on voit le résultat concret : on n’arrête pas d’entendre des députés dire qu’il faut taxer les riches, alors il ne faut pas s’étonner de la frilosité des collectionneurs français. »

Et d’ajouter : « Je pense que l’actualité autour des difficultés en France pour voter un budget a eu un impact direct… » Même constat pour Jean-Christophe Chataignier, associé à la maison Osenat : « Si ce n’était pas Londres, le tableau serait parti à New-York », estime-t-il. Avec ce prix, cette œuvre se classe parmi les ventes les plus importantes de la maison Osenat. En 2022, un grand vase chinois Tianqiuping en porcelaine et émaux polychromes avait été vendu plus de 9 millions d’euros. En 2007, un sabre de Napoléon avait été vendu pour 4,8 M€.

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