Sous les ors de la préfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille, c’est une assemblée dense qui se presse pour souhaiter la bienvenue à Jacques Witkowski, nommé préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et des Bouches-du-Rhône le 19 novembre dernier, qui prend ses fonctions ce lundi.
L’homme de 62 ans, formé à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr et passé par la gendarmerie nationale, remplace Georges-François Leclerc. Une habitude entre les deux hommes, puisqu’ils se sont déjà succédé en Seine-Saint-Denis, où Jacques Witkowski a été préfet de 2021 à 2024. Il retrouve ainsi poursuivi dans le Sud par le dossier des Jeux olympiques, avec l’organisation des JO d’hiver de 2030 qui se dérouleront dans les Alpes.
Si Georges-François Leclerc, parti en octobre pour diriger le cabinet du président de la République, était réputé pour son caractère « bouillonnant » et « brusque », le nouveau préfet est décrit comme un « pragmatique », « courtois » et neutre par les élus franciliens qui l’ont connu.
« Je ne peux plus reculer, je ne peux plus fuir », a plaisanté Jacques Witkowski au début de son bref discours, rappelant son « émotion » d’arriver à ces fonctions. « La région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Bouches-du-Rhône, Marseille… Ce n’est pas un poste comme les autres », reconnaît-il, sans allusion directe au contexte pourtant particulièrement pesant de ces dernières semaines.
« Détermination totale »
Six jours avant sa nomination, l’assassinat « d’avertissement » de Mehdi Kessaci, frère d’Amine Kessaci militant écologiste engagé contre les trafics, a jeté une lumière crue sur la situation de Marseille, aux prises avec les trafics de stupéfiants et leur influence.
Une lutte qui reste en tête des priorités du haut fonctionnaire, qui a qualifié ce lundi la sécurité de « liberté fondamentale ». « Je suis croyant, mais je ne ferais pas de miracles », a lancé Jacques Witkowski, tout en assurant « une détermination totale » et un « investissement à 100 % ». Il a également promis la « férocité républicaine » à tous ceux qui « empêchent les libertés individuelles et collectives » de s’exercer. Dans un entretien accordé à l’AFP après sa nomination, le nouveau préfet avait par ailleurs expliqué vouloir associer « l’ensemble des acteurs, sur la totalité du spectre, y compris social » dans ce combat.
Jacques Witkowski a rappelé son credo : un État lisible, proche et réactif. « Je serais un préfet ouvert et disponible », assure-t-il, disposé à faire les choses « le plus vite possible ». Passé par la préfecture de Mayotte, de la Manche, de l’Hérault et plus récemment du Bas-Rhin, le militaire de formation a aussi été directeur général de la Sécurité civile et de la gestion des crises. Une aptitude qui pourrait lui servir sur les bords de la Méditerranée.