Par
Rédaction Rennes
Publié le
1 déc. 2025 à 16h38
À peine interpellé après son évasion qui a fait la une de l’actualité et amené le garde des sceaux à réagir, le détenu de la prison de Rennes qui s’était évadé lors d’une sortie au planétarium a fait face aux juges dans le cadre d’une comparution immédiate, lundi 1ᵉʳ décembre. Toutefois, il bénéficie d’un délai pour préparer sa défense. Mais « Gino » ne reste pas loin de la barre du tribunal puisqu’il est aussi convoqué dans l’affaire des incendies des magasins Poêles & Compagnie, en Ille-et-Vilaine et en Loire-Atlantique, mardi 2 décembre. Une habitude pour ce trentenaire qui compte plus d’une vingtaine de condamnations et plusieurs évasions à son actif.
« Caché dans les ronces »
Pour rappel, vendredi 14 novembre, Emile, 37 ans, avait échappé à la vigilance des encadrants lors d’une sortie pédagogique au planétarium, situé au sein des Champs Libres, à Rennes.
Après treize jours de cavale, l’homme – issu de la communauté des gens du voyage et installé depuis « plus de quinze ans » sur un terrain mis à disposition par la mairie de Nantes (Loire-Atlantique) – a été interpellé, jeudi 27 novembre 2025, dans l’après-midi.
La Brigade de recherches et d’intervention (BRI) l’avait appréhendé alors qu’il était caché dans les ronces, dans le camp de voyageurs de la Clairière, sur la prairie de Mauves, à Nantes.
Une première tentative d’interpellation a échoué
Une première tentative d’interpellation avait « échoué » trois jours après son évasion, le 17 novembre 2025, a d’ailleurs précisé le président de la chambre des comparutions immédiates du tribunal correctionnel de Rennes, ce lundi.
Son avocat a sollicité un renvoi de l’affaire, qui est « de droit » dans cette procédure d’urgence.
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Me Arnaud Le Bourdais souhaite en effet que son client soit jugé « dans un contexte plus apaisé », regrettant même « l’immixtion » du ministre de la Justice dans cette « évasion » qui a entraîné le limogeage du directeur du centre pénitentiaire de Rennes-Vezin.
Procès en janvier 2026
Le tribunal correctionnel de Rennes s’est donc seulement prononcé sur les « mesures de sûreté » qu’il convenait de mettre en place pour assurer sa comparution devant ses juges.
Conformément aux réquisitions de la procureure de la République, Emile a été maintenu en détention provisoire dans l’attente de ce nouveau procès fixé au 22 janvier 2026.
Déjà condamné à « vingt-sept » reprises, essentiellement pour « vols », « Gino » serait de toute façon resté incarcéré en « exécution » d’une précédente peine de prison.
Trois précédentes « fuites »
« Gino » n’en était pas à son coup d’essai : il s’était ainsi déjà fait la belle en 2009 pendant « un mois » à l’occasion d’une permission de sortie et avait récidivé en juillet 2015, commettant à cette occasion de nouveaux méfaits…
Neuf ans plus tard, en mars 2024, alors qu’il devait être jugé devant le tribunal correctionnel d’Angers (Maine-et-Loire), l’homme était à nouveau « non comparant » devant ses juges car « en fuite ».
« Fatigué » de la prison
Récemment, Émile avait confié à une enquêtrice de personnalité être « fatigué » par la prison, où il dort depuis « plus de quinze ans », au point même d’en faire des « crises d’angoisse ».
Avant cette évasion, il était théoriquement libérable en mars 2027. Mais « Gino » est loin d’en avoir fini avec la Justice et sa semaine judiciaire s’annonce d’ailleurs chargée : ce mardi 2 décembre 2025, il est de nouveau convoqué devant le tribunal correctionnel de Rennes pour répondre du délit « d’association de malfaiteurs ».
Son nom apparaît dans l’affaire des incendies des Poêles et compagnie
Le nom de ce père de deux enfants est en effet apparu dans l’affaire d’incendies en série dont ont été victimes les magasins de l’enseigne Poêles & Compagnie, en Ille-et-Vilaine et en Loire-Atlantique.
Un autre de ses cousins, Peter, a été identifié sur « la caméra » du domicile du juge d’instruction en charge du dossier : il semble y faire des « repérages ».
Le commanditaire présumé des incendies – qui était le codétenu d’Emile à Nantes et qui sera pour sa part jugé aux assises – avait évoqué lors d’une interception téléphonique, sur le ton de l’amusement, un « contrat » sur la tête du magistrat à hauteur de 80 000 euros…
Reste à savoir si « Gino » sollicitera à nouveau un délai pour préparer sa défense, ses autres coprévenus ayant tous bénéficié d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), plus connue sous le nom de procédure de « plaider-coupable ». « À demain », lui a d’ailleurs lancé son avocat avant de quitter la salle.
CB et GF (PressPepper)
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