À Amiens, l’appel à projet lancé il y a quelques mois pour la création d’une œuvre d’art en vue du futur Centre de formation à la lutte contre l’immigration irrégulière et clandestine a ouvert un débat sur les conditions du dispositif du « 1 % artistique ». Créé en 1951, il oblige à allouer 1 % du budget de construction d’un bâtiment public pour financer la création d’une œuvre d’art qui sera intégrée au nouvel édifice. Depuis sa mise en place, plus de 12 000 œuvres (sculptures, peintures, fresques, tapisseries…) ont pris place dans des bâtiments publics comme des écoles, des universités, des commissariats, des palais de justice… À travers cette mesure, il s’agit pour l’État de soutenir la création contemporaine, d’embellir des lieux destinés au public, et de rendre accessible l’art aux citoyens. Si cette mesure n’est pas pour l’instant remise en question, elle pose néanmoins certains problèmes juridiques quant à la conservation de ces milliers d’œuvres comme l’explique Noé Wagerner, professeur de droit public :
« Un des énormes problèmes, c’est qu’il n’y a pas d’obligation formelle d’entretien et donc de conservation sur le moyen et long terme des œuvres issues du processus du 1 % artistique. Face à cette problématique-là, le ministère de la Culture a essayé d’argumenter autour d’obligations qui existent néanmoins. Ainsi lorsqu’elles sont commandées, ces œuvres intègrent le domaine public, ce qui leur assure une protection particulière puisqu’elles deviennent inaliénables et imprescriptibles. La deuxième protection provient des droits d’auteur des artistes ou de leurs ayants droit qui défendent leurs œuvres lorsqu’elles ne sont pas entretenues, qu’elles sont déplacées ou repeintes de manière brutale sans qu’ils aient été consultés. »
Les brèves du jour :
- Deux comédiens du Théâtre du Soleil accusés de violences sexuelles : Médiapart a recueilli dans une longue enquête les témoignages de huit ex-salariées ou bénévoles à l’encontre de Sébastien Brottet-Michel et Farid Gul Ahmad. Ces femmes, dont certaines étaient mineures au moment des faits, accusent les deux comédiens d’actes allant du harcèlement sexuel au viol pour trois d’entre elles. Les faits se seraient déroulés entre 2010 et 2025 et une grande partie d’entre eux auraient eu lieu à la Cartoucherie de Vincennes, au sein même du Théâtre du Soleil. L’enquête révèle par ailleurs qu’Ariane Mouchkine, la directrice de la troupe, avait été informée de certains faits dès 2023 mais qu’elle aurait décidé de minimiser la gravité des accusations. La troupe est visée par une enquête de la brigade de protection des mineurs de Paris.
- Les salles de la Cinémathèque Française fermées pour un mois à cause de punaises de lit : Après la polémique suscitée par les propos de son directeur Frédéric Bonnaud à l’encontre de l’actrice Maria Schneider, voilà que l’institution parisienne se retrouve bloquée par des punaises de lit. Suite à de nombreux signalements, la Cinémathèque annonce qu’elle va fermer pour un mois ses quatre salles de cinéma afin de pouvoir traiter l’ensemble des fauteuils ainsi que les moquettes. Les autres espaces dédiés aux expositions ou à la bibliothèque restent néanmoins accessibles. La réouverture des salles de projection est prévue le 2 janvier prochain à l’occasion de la rétrospective consacrée aux films noirs scandinaves.
- Débute ce lundi 1er décembre le Festival Beaux Geste au Centquatre à Paris : Pluridisciplinaire, cet évènement qui se déroule jusqu’au 14 décembre prochain propose à la fois de la danse, du cirque, de la littérature ou encore des arts visuels. Son ambition est d’interroger le corps comme espace du langage, de la sensibilité et de la liberté. Au programme notamment, Honda Romance, le dernier spectacle de la circassienne Vimala Pons ou encore RITE, spectacle de danse jubilatoire avec Marlene Monteiro Freitas et Israel Galván. Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page de l’évènement.