Par
Jessie Leclerc
Publié le
1 déc. 2025 à 19h54
À 34 ans, Cinthia Cristaldo, originaire du Paraguay, est fraîchement arrivée à Rouen (Seine-Maritime) pour jouer dans l’équipe féminine de rugby des Valkyries (Élite 2). Un parcours peu commun pour une personnalité hors normes. Rencontre.
Le rugby, une histoire d’amour
Le rugby anime Cinthia depuis plus de 10 ans. Elle parle de sa relation avec ce sport, comme d’une histoire d’amour.
Actu : Pourquoi le rugby et pas autre chose ?
Cinthia Cristaldo : J’ai commencé le rugby à 21 ans, ça a été le coup de foudre, et maintenant je crois que c’est presque comme mon mari ! J’ai pratiqué d’autres sports, mais le rugby est ma passion et le restera toujours. Ça me rend vraiment triste de penser qu’avec le temps, je n’aurai plus beaucoup de temps pour jouer à cause de mon âge…
Et si vous nous parliez un peu de votre parcours. Quelles expériences pour arriver jusqu’à Rouen ?
Cinthia : J’ai joué pour l’équipe nationale paraguayenne pendant 12 ans, et mon club était Cristo Rey. Honnêtement, c’est la première fois que je joue à l’étranger. C’était un rêve que je caressais depuis des années, et aujourd’hui, il devient réalité, grâce au club des Valkyries. Tout est très différent pour moi, surtout parce que passer du rugby à sept au rugby à XV n’est pas facile, et la langue complique encore les choses. Mais quand on aime le rugby, ça n’a pas d’importance. Je me dis toujours que je suis folle d’aimer ce sport et de tout changer. Mais j’aime les défis, et c’est pourquoi je suis là.
Et si tout cela est possible pour Cinthia, c’est grâce à une rencontre, à un peu de hasard et a beaucoup de talent. « Nous avons une connaissance au Paraguay, un ancien coach qui souhaitait une expérience en France. Il nous a expliqué le potentiel de Cinthia et ses qualités athlétiques qu’il fallait absolument exploiter à plus haut niveau », explique Charlotte Berthelot, chargée de projets pour les Valkyries.
Débarquer à Rouen : une adaptation difficile ?
Climat, culture, langue… Bien des points diffèrent entre la Normandie et le Paraguay. Cinthia parle de son adaptation à Rouen, un défi pour elle.
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Qu’est-ce qui vous a le plus surprise à Rouen ?
Cinthia : C’est la beauté de la ville, la gentillesse et le respect de ses habitants, et surtout, le pain et les pâtisseries. Ce que j’aime le plus, ce sont les rues, la magnifique architecture ancienne, comme dans les films. Je suis surprise de m’y sentir aussi en sécurité ; je peux me promener tranquillement la nuit. Ce que je n’aime pas, c’est que c’est très calme !
Et du côté des spécialités locales, déjà des tests validés ?
Cinthia : Oui, le fromage, le pain, les pâtisseries. J’aimerais en découvrir davantage.
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Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour vous adapter à ce nouveau territoire ?
Cinthia : Le plus difficile, c’est la langue, mais j’adore ça. J’adore le français. Après, je m’adapte à tout. J’adore apprendre de nouvelles choses. Et il y a le manque de ma fille et ma famille, mais on est en contact permanent, alors ils me manquent moins. Et la nourriture…
Comment gérez-vous la distance justement ?
Cinthia : Très bien quand même ! Je me concentre sur ce que je suis venue faire ici et sur le fait que je réalise un de mes rêves.
Une nouvelle équipe dans un nouveau pays
Sur le plan de la pratique, Cinthia prend doucement ses marques.
Êtes-vous satisfaite de vos premiers matchs ici ?
Cinthia : Non, je dois encore faire mes preuves. Certaines choses restent difficiles pour moi car je n’ai joué qu’au rugby à sept dans mon pays, et le rugby à XV est très différent.
Côté technique, est-ce que les façons de jouer en France sont différentes qu’au Paraguay ?
Cinthia : Oui, très différentes. Tout est plus professionnel. Et ce qui me surprend le plus, c’est le nombre de joueurs et la présence de catégories d’âge si diverses ; c’est tout simplement incroyable.
Si tout ça était à refaire, le referiez-vous ?
Cinthia : Oui, je suis très heureuse et je le referais mille fois. En fait, j’ai encore du mal à croire tout ce qui m’arrive. Parfois, au réveil, je me dis : « Waouh ! Je suis en France, dans cette ville magnifique, et je fais ce que j’aime… jouer au rugby. » En plus, le staff des Valkyries est super. Ils m’ont beaucoup aidée et guidée dès le début. Je m’habitue petit à petit aux joueuses, même si la barrière de la langue complique les choses.
Au final, Qu’est-ce qui est le plus dur : affronter le climat gris et froid de Rouen ou les équipes adverses sur le terrain ?
Cinthia : Le climat de Rouen ! Je le trouve très difficile à supporter, car je suis habituée au soleil et à la chaleur intense… Mais je ferai de mon mieux pour cette ville magnifique ; elle est parfaite, malgré ses climats variés.
Le club aussi est satisfait des débuts de la sportive : « J’ai l’impression que ça se passe bien, elle est déterminée à apprendre le français […] pour s’intégrer dans la vie du groupe et comprendre le système de jeu global. Elle est pétillante », conclut Charlotte Berthelot.
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