« La rencontre a permis de faire avancer la concertation entre tous les Européens, de coordonner aussi nos vues avec les négociateurs et de rappeler l’importance de la mobilisation de tous pour une paix juste et durable », a souligné le président français lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien.

La présence indispensable des Européens

« Le plan avancé par Washington ne peut être finalisé qu’avec les Européens autour de la table. »

S’il a salué « l’effort de médiation » des États-Unis, Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’y avait « pas aujourd’hui à proprement parler un plan qui soit finalisé ». « Nous sommes encore à une phase préalable », a-t-il dit, martelant que le plan avancé par Washington « ne peut être finalisé qu’avec les Européens autour de la table ».

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Ukraine : une salutaire lutte contre la corruption [L’éditorial de CL]

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La purge mise en œuvre dans l’entourage du pouvoir ukrainien démontre également que l’attachement de l’Ukraine à une nécessaire moralisation de la vie publique et à la lutte contre la corruption n’est pas une simple posture. Retrouvez notre éditorial du lundi 1er décembre 2025.

À l’issue de ces échanges, le président français s’est entretenu au téléphone avec Donald Trump « sur les conditions d’une paix robuste et durable » et sur « la dimension centrale des garanties de sécurité nécessaires pour l’Ukraine » selon l’Élysée.

Les Européens espèrent que l’Administration Trump, soupçonnée de complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine, ne sacrifiera pas l’Ukraine, considérée comme un rempart face aux ambitions russes.

Zelensky sous pression

De son côté, le président ukrainien a affirmé lundi s’attendre désormais « à une discussion avec le président des États-Unis sur des questions clés » après que le négociateur ukrainien Roustem Oumerov a fait état lundi de « progrès significatifs » sur le projet de plan américain, bien que des « ajustements » soient encore nécessaires.

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Volodymyr Zelensky, qui incarne depuis bientôt quatre ans la résistance ukrainienne à l’invasion russe, est fragilisé dans son pays. Le président ukrainien fait face à un vaste scandale de corruption éclaboussant le gouvernement, ayant contraint son puissant chef de cabinet, Andriï Iermak, à la démission vendredi. Sur ce plan, Emmanuel Macron s’est refusé à « donner des leçons ».

Pourparlers en Floride

Les États-Unis ont présenté il y a dix jours un premier projet en 28 points très favorable à Moscou, rédigé sans les alliés européens de Kiev, censé mettre fin au conflit déclenché par l’offensive russe contre l’Ukraine en février 2022.

Washington a ensuite amendé ce projet avec Ukrainiens et Européens, avant de le retravailler en bilatéral avec les Ukrainiens dimanche en Floride. Les discussions américano-ukrainiennes ont été jugées « productives » par les deux parties, mais le secrétaire d’État Marco Rubio a prévenu qu’ « il restait encore du travail ».

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Le président Donald Trump a, lui, affiché son optimisme, estimant que Russie et Ukraine souhaitaient mettre fin au conflit, tout en soulignant que Kiev n’était pas en position de force en raison du scandale de corruption.

Pour Emmanuel Macron, les frappes de la Russie contre l’Ukraine démontrent au contraire que Moscou n’est pas disposé à faire la paix.

En France, M. Zelensky était accompagné par son épouse Olena Zelenska pour un événement autour de l’initiative « Bring kids back » (« Ramenez les enfants »), dont elle est la marraine. Cette initiative « a permis de ramener près de 2.000 enfants ukrainiens arrachés à leur famille par la Russie », s’est félicité le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

Une semaine « cruciale » pour Kiev
Les deux chefs d’État se sont également entretenus avec le Premier ministre britannique Keir Starmer et plusieurs dirigeants européens (Allemagne, Pologne, Italie, Norvège, Finlande, Danemark, Pays-Bas), ainsi qu’avec les présidents des institutions européennes Antonio Costa et Ursula von der Leyen, et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.
Volodymyr Zelensky, qui se rendra mardi en Irlande pour sa première visite dans ce pays neutre, a rapidement visité l’usine du groupe de défense Dassault Aviation en région parisienne, deux semaines après avoir signé une lettre d’intention pour acheter jusqu’à 100 avions de combat Rafale, destinés à plus long terme à protéger le ciel du pays.
La semaine qui s’ouvre s’annonce « cruciale » pour l’Ukraine, a estimé la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas. « Je crains que toute la pression soit exercée sur le côté le plus faible, car la reddition de l’Ukraine, c’est la manière la plus facile de mettre fin à cette guerre », a-t-elle déclaré.