Resté sans mission depuis 2022, le rover européen Rosalind Franklin va enfin décoller vers Mars. Initialement prévu avec la Russie, son envol sera rendu possible grâce au soutien de la Nasa. Une relance historique pour un robot conçu pour trouver la vie sous la surface martienne.
Des ingénieurs préparent un rover de l’ESA pour sa mission, tandis que la fusée Ariane se tient prête à décoller dans la lumière du crépuscule. – DailyGeekShow.com / Image Illustration
Comment la guerre en Ukraine a mis fin au partenariat russo-européen et stoppé net la mission ExoMars
En 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué la fin du partenariat entre l’ESA et Roscosmos. À l’origine, le rover Rosalind Franklin devait décoller à bord d’une fusée russe et atterrir avec un module russe. Ce scénario n’a finalement jamais eu lieu.
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Face à cette rupture brutale, l’ESA a mis la mission ExoMars en pause. Pourtant, l’agence ne s’est pas résignée. Après plusieurs mois de négociations, elle a trouvé un soutien décisif en la Nasa, relançant ainsi un projet scientifique majeur pour l’Europe spatiale.
Ce que le rover Rosalind Franklin embarque pour rechercher des traces de vie sous la surface de Mars
Le rover Rosalind Franklin constitue un véritable laboratoire roulant. Il peut forer jusqu’à deux mètres sous la surface martienne, une prouesse technologique inédite. Grâce à cette capacité, il vise à atteindre des zones protégées du rayonnement, là où la vie aurait pu subsister.
Il embarque le MOMA, un analyseur de molécules organiques, un radar de subsurface et un spectromètre de masse. Ces outils permettront au rover de réaliser une analyse poussée des échantillons martiens. Ainsi, il pourra détecter d’éventuelles biosignatures sans attendre un retour sur Terre.
La Nasa offre un nouveau souffle à la mission : lanceur, chauffage et calendrier revu pour 2028
La Nasa s’est engagée à fournir plusieurs éléments clés : un lanceur, un système d’atterrissage et un chauffage radio-isotopique. Ce soutien logistique et technique permet à l’ESA de réactiver concrètement la mission ExoMars.
Le nouveau calendrier prévoit un lancement en 2028 et une arrivée sur Mars en 2030. Ce délai supplémentaire s’avère utile. Il offre aux ingénieurs le temps nécessaire pour adapter les systèmes du rover aux nouvelles conditions de mission, tout en renforçant la coopération transatlantique.
Une mission européenne à haute valeur symbolique qui ambitionne de percer le mystère de la vie martienne
Avec Rosalind Franklin, l’Europe compte bien rattraper son retard dans l’exploration martienne. Ce rover représente une première pour le continent. Il symbolise également une volonté de s’affirmer sur la scène spatiale face aux États-Unis, à la Chine ou encore à l’Inde.
Plus qu’un exploit technique, ce projet reflète une ambition scientifique renouvelée. En cherchant des traces de vie ancienne, l’Europe pourrait contribuer de manière décisive à l’une des plus grandes questions de notre époque : sommes-nous seuls dans l’univers ?
Enfin, cette mission marque le retour d’une coopération spatiale forte entre l’ESA et la Nasa. Ensemble, elles ouvrent une nouvelle page de l’exploration planétaire, avec une portée aussi bien scientifique que stratégique.